Les mises en scène du sacrifice au théâtre : la jeunesse et l'amour à l'épreuve du mythe de l'amour impossible





Options Théâtre de Terminales : "Ste" de Sabryna Pierre, jeudi 3 mai à 20 heures.

Options Théâtre de Premières : 'L'Eveil du printemps", de Frank Wedekind, mercredi 6 juin à 20 heures.





La jeunesse et l'amour sont soumis à rude épreuve au théâtre, en témoigne la récurrence des mises en scène de leur sacrifice sur la scène, notamment dans la programmation proposée cette année aux élèves des « Ateliers" de Théâtre de Terminales et de Premières : de Roméo et Juliette dans la mise en scène d'Olivier Py à "Salle d'attente" de Krystian Lupa, de Moritz et Melchior dans L'Eveil du printemps de Frank Wedekind à Rose dans Ste de Sabryna Pierre (les textes dramatiques choisis par Marie-Christine Mazzola, intervenante metteur en scène dans le cadre du Partenariat avec l'Odéon-Théâtre de l'Europe, pour les restitutions de fin d'année), ils le sont dans un monde en guerre comme celui du chant XXIV de l'Iliade dont Andromaque de Racine mis en scène à La Comédie Française par Muriel Mayette souligne les conséquences lourdes de menaces pour la mère et l'enfant survivant aux ruines de leur peuple ou celui de "la très jeune fille"* de Ste , Rose qui se lacère le visage pour ne pas collaborer à la guerre commerciale dont sa beauté est devenue l'emblème. Il est rare que la jeunesse et l'amour sortent indemnes de l'Anankê comme Amalthéa et Manuel aux « noms de conte de fées » de Bulbus dans la pièce d'Anja Hilling (mais est-ce vraiment le cas ?), ou … Figaro et Suzanne qui finissent par se marier à la fin à la fin de leur « Folle journée ». En France, tout finit en chanson, dit-on...


* "La très jeune fille" : périphrase de Joël Pommerat pour Cendrillon.


C'est en chanson que finit « La Folle journée » du Mariage de Figaro de Beaumarchais, « la première représentation dans la nouvelle salle de La Comédie Française (l'actuel Odéon) : c'est un triomphe, sans aucun doute le plus grand succès du XVIIIème siècle » ainsi que le souligne l'Anthologie de L'avant-scène théâtre dans Le théâtre français du XVIIIème siècle.


Reste par-delà la gaieté envolée de Figaro dans « La mère coupable », l'histoire entrelacée de « La Maison de Molière » et du Théâtre de l'Odéon … et Joël Pommerat, notre Beaumarchais du XXIème siècle, seul capable d'unir un théâtre populaire et expérimental sans oublier les enfants : "la très jeune fille", "cet enfant", la mère et l'enfant.


« Qu'est-ce qu'être jeune aujourd'hui, quand les cinquantenaires ne veulent pas renoncer à leur jeunesse ? De quelle manière notre époque tue-t-elle une homme ? Avons-nous troqué le monde de la connaissance contre celui de l'information ? » Wajdi Mouawad




« Ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants », ce n'est pas ainsi que se termine Cendrillon de Joël Pommerat, ni Pinocchio, ni Le Petit Chaperon rouge, à la différence de La Vraie fiancée d'Olivier Py, pourtant... le « voyage idéal » à la façon d'Olivier Py et de Joël Pommerat continue au « théâtre vivant » des « Petit(s) Poucet(s) rêveur(s) », succédant à l'ironie du conte philosophique voltairien et au réalisme du roman d'apprentissage pour renouer avec le "regard éloigné"* du mythe.

* "la consigne est de poursuivre la marche, et la société ne consiste pas plus en familles que le voyage ne se réduit aux gîtes d'étape qui suspendent momentanément son cours. Des familles dans la société, on peut dire, comme des pauses dans le voyage, qu'elles sont à la fois sa condition et sa négation."

Claude Lévi-Strauss, Le Regard éloigné.


« Quelle forêt, quelle princesse ?», Pour un oui ou pour un non de de Nathalie Sarraute



Un "dialogue intergénérationnel" pour "une parole plus profonde que la tolérance", Hannah Arendt citée par Raphaël Enthoven sur la scène de l'Odéon-Théâtre de l'Europe dans le cadre des "Traversées philosophiques" : "les philosophes amoureux".

"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe, écris des romans", pour éviter les dérives discursives sans prise sur le réel et les malentendus (« mal » entendu ?), fais du théâtre, Little Boy ! conseillerait peut-être Albert Camus qui avouait* être heureux dans un théâtre, parce que « La jeunesse n'est pas un âge heureux. C'est l'âge où l'on espère peu. C'est l'âge où le passé est le plus pesant» ainsi que le reconnaissait Olivier Py en en 2009 dans sa Leçon inaugurale au TNP de Villeurbanne à l'occasion du séminaire national "Enseigner le théâtre au collège et au lycée aujourd'hui".


* avouait car il est malséant, ajoutait dit, de montrer sa joie et son bonheur, d'afficher sa bonne humeur sans provoquer le mépris qui est selon lui, toujours une forme de sottise.


« La jeunesse n'est pas un âge heureux. C'est l'âge où l'on espère peu. C'est l'âge où le passé est le plus pesant, Olivier Py


L'enquête sur la jeunesse et l'amour à l'épreuve de l'école et du théâtre : Raphaël Enthoven et "les philosophes amoureux".

à suivre...


Le roman collectif "générationnel" des lycéens :

http://tempoeroman2012.blogspot.com


L'art et le lycéen dans sa ville : Paris
(dans son école, dans ses voyages...)



Comment participer ?


Romancier "en devenir" et/ou critique littéraire, vous adressez vos textes à cette adresse :

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Vous pouvez commencer à envoyer vos propositions de débuts de romans, de synopsis et de chapitres initiatiques dès aujourd'hui, en respectant les enjeux d'écriture : le personnage (ou le collectif de personnages) est lycéen et romancier-poète. Il fréquente les lieux artistiques et s'engage dans une aventure d'écriture romanesque qui tendrait, suivant la voie ouverte par les "nouveaux romanciers" à mettre en scène "l'aventure d'une écriture" sans pour autant renoncer à raconter une histoire, à "l'écriture d'une aventure" .

Vous pouvez également envoyer vos commentaires sous la forme d'articles.

Les chapitres de roman paraîtront au fil des propositions de chapitres des romanciers lycéens, accompagnés de comptes-rendus de lectures de ces chapitres dans le making of du roman.

Les chapitres et les comptes-rendus de lectures seront lus par le Comité éditorial des lycéens et le Bureau des lecteurs composé d'artistes professionnels ou amateurs engagés personnellement dans un processus de création artistique.


Dès que le synopsis définitif de 25 à 30 chapitres sera fixé, les romanciers lycéens-poètes pourront contribuer à l'écriture collective de ce roman en proposant la rédaction du chapitre de leur choix.

Tous les personnages de ce roman expérimental seront évidemment fictifs et toute ressemblance avec des personnes, des lieux et/ou des situations réels serait coïncidence de "Cercles/fictions" sur les axes diachroniques et synchroniques.

Votre anonymat sera respecté, mais vous pouvez proposer un pseudonyme.


"Tempo è galant'uomo"