Roméo et Juliette mis en scène par Olivier Py : le pari de la jeunesse

"La jeunesse a contre elle la jeunesse", Illusions perdues de Balzac

L'impatience essentielle

"Roméo et Juliette est un mythe. Pourquoi ? La réponse d'Olivier Py tient en un mot : cet amour-là est impossible, donc il a lieu."

Daniel Loyaza


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Pyrame et Thisbé sur une mosaïque romaine à Paphos (Chypre)


Pyrame et Thisbé* sont deux amants légendaires de la mythologie grecque et romaine. Leur histoire, issue de la matière orientale, est à la croisée du mythe et du romanesque.


* en grec ancien Πύραμος καὶ Θίσβη : Púramos kaì Thísbê

Dans ses Métamorphoses, Ovide donne la première version connue de l'histoire de Pyrame et Thisbé (mais elle est en réalité une élaboration au second degré)

Le quiproquo fatal : Pyrame et Hisbé sont deux jeune Babyloniens qui habitent des maisons contiguës et s'aiment malgré l'interdiction de leurs pères. Ils projettent de se retrouver une nuit en dehors de la ville, sous un mûrier blanc. Thisbé arrive la première mais la vue d'une lionne à la gueule ensanglantée la fait fuir; comme son voile lui échappe, il est déchiré par la lionne qui le souille de sang. Lorsqu'il arrive, Pyrame découvre le voile et les empreintes du fauve : croyant que Thisbé en a été victime, il se suicide. Celle-ci revenant près du mûrier, découvre le corps sans vie de son amant et préfère se donner la mort à sa suite.

"Ô vous, parents trop malheureux ! Vous, mon père, et vous qui fûtes le sien, écoutez ma dernière prière ! Ne refusez pas un même tombeau à ceux qu'un même amour, un même trépas a voulu réunir ! Et toi, arbre fatal, qui de ton ombre couvres le corps de Pyrame, et vas bientôt couvrir le mien, conserve l'empreinte de notre sang ! Porte désormais des fruits symboles de douleur et de larmes, sanglant témoignage du double sacrifice de deux amants !"


La légende de Pyrame et Thisbé a inspiré Roméo et Juliette de Shakespeare qui en reprend librement l'intrigue (vraisemblablement entre 1591 et 1595), avant d'en proposer une version parodique dans Le Songe d'une nuit d'été (1591-1595).


Thèmes : le quiproquo fatal, la fugue, le suicide, le sacrifice des amants*.

*"amants" : au sens "classique" de "ceux qui s'aiment".



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"Le pari de la jeunesse" d'Olivier Py : "Roméo et Juliette"

Roméo et Juliette à l'Odéon-Théâtre de l'Europe : durée 3 h 25




Adaptation et mise en scène d'Olivier Py


Classe de 2de : vendredi 30 septembre à 20 heures

Options Théâtre de 1ère et Terminale : mardi 4 octobre à 20 heures



"Nous faisons le pari de la jeunesse (elle n’a pas d’âge) et en assumerons tout, y compris les erreurs. Si dans des établissements fédérateurs comme l’Odéon, institution libre, enfant des Lumières, nous ne sommes pas aux côtés de ceux qui inventent le monde, alors nous ne servons à rien. Notre puissance doit être au service de ceux qui partout en Europe et dans le monde font bouger les esthétiques, les pensées, le désir de rencontre, de découverte, qui font des différences une chance."
Présent Composé

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Adaptation et mise en scène d'Olivier Py


Classe de 2de : vendredi 30 septembre à 20 heures

Options Théâtre de 1ère et Terminale : mardi 4 octobre à 20 heures



Présent-composé à l'Odéon-Théâtre de l'Europe


Née de la volonté de l’équipe de l’Odéon-Théâtre de l’Europe et de son directeur Olivier Py, Présent composé est avant toute chose un projet d’hospitalité. Hospitalité comme ligne de conduite. Hospitalité comme ouverture dans toutes les acceptions du terme : à la littérature au sens large, à la pensée partagée, au poème et à la musique, aux paroles étouffées, aux sujets qui fâchent, aux questions de citoyenneté, aux publics non conquis encore par la parole théâtrale, et aussi ouverture du temps d’accueil offert à tous les publics.

Conviction partagée que le Théâtre de l’Odéon, né d’une utopie des Lumières, à cet endroit-là de la cité, avec son histoire mouvementée et toujours en lien avec la grande Histoire, ne doit pas renoncer à se faire l’écho du monde, à être attentif à la respiration du présent. Plus modestement sans doute mais en forme d’évidence : le sens du «service public».

Nous faisons le pari de la jeunesse (elle n’a pas d’âge) et en assumerons tout, y compris les erreurs. Si dans des établissements fédérateurs comme l’Odéon, institution libre, enfant des Lumières, nous ne sommes pas aux côtés de ceux qui inventent le monde, alors nous ne servons à rien. Notre puissance doit être au service de ceux qui partout en Europe et dans le monde font bouger les esthétiques, les pensées, le désir de rencontre, de découverte, qui font des différences une chance.

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"Nous devons notre salut à la force des mots", Les Suppliantes

Roméo et Juliette, Shakespeare : Mercutio et Tybalt (III, 1), pp. 147-14


Traduction de Pierre-Jean Jouve et Georges Pitoëff


Une place publique

Entent Mercutio, Benvolio, et des serviteurs.


/.../


Entrent Tybalt et d'autres.


BENVOLIO

Par ma tête, voilà les Capulet.

MERCUTIO

Par mon talon, ça m'est bien égal.

TYBALT

Suivez-moi de près car je veux leur parler.

Seigneurs, bonsoir. Un mot à l'un de vous.

MERCUTIO

Et rien qu'un mot à l'un de nous ? Accouplez-le à quelque chose;faites-en un mot et un coup.

TYBALT

Vous me trouverez tout prêt à cela, Monsieur, si vous m'en donnez l'occasion.

MERCUTIO

Ne pourriez-vous pas saisir une occasion sans qu'on vous la donnât ?

TYBALT

Mercutio, tu es de concert avec Roméo --

MERCUTIO

De concert ! Nous prends-tu pour des musiciens ? Et si tu nous prends pour des musiciens, tu peux t'attendre à n'écouter que des discordances. Voilà mon archet ; voilà pour vous faire danser. Sang de Dieu ! Concert !

BENVOLIO

Nous parlons ici en un lieu fréquenté.

Ou retirons-nous dans quelque endroit privé

Ou raisonnons froidement sur vos griefs

Ou séparons-nous là. Tous les yeux sont sur nous.

MERCUTIO

Les yeux des hommes sont faits pour voir, qu'ils voient ;

Je ne bougerai pas pour le plaisir d'un homme.


Entre Roméo.

*****

L'autre, un sujet en question : l'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir

avec "la mesure en héritage"





Ecouter : c'est prendre en compte la parole de l'autre

Délibérer : c'est prendre le temps d'écouter des points de vue différents et mettre en jeu ses connaissances littéraires pour servir différentes thèses, avec la perspective d'une synthèse délibérative.


"Il faut que vienne à moi une pensée qui sauve", Les Suppliantes


Quel est le symbole de l'olivier ?







Débat : une identité se construit-elle forcément sur le mode de la conflictualité ?



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Saison 2011-2012 à l'Odéon-Théâtre de l'Europe

Option Théâtre de Terminale :


Roméo et Juliette de Shakespeare : mardi 4 octobre à 20 heures (durée 3h25)

Cendrillon, Joël Pommerat*: mercredi 14 décembre

NO 83, Tiit Ojasoo & Ene-Liis Semper : jeudi 10 novembre (Option Théâtre de Terminale)

Prométhée enchaîné, Eschyle* : mercredi 15 février


Option Théâtre de 1ère :


Roméo et Juliette de Shakespeare : mardi 4 octobre à 20 heures (durée 3h25)

Cendrillon, Joël Pommerat*: mercredi 14 décembre

Prométhée enchaîné, Eschyle* : mercredi 15 février

Mademoiselle Julie, Strindberg : mardi 22 mai


* Ces pièces seront jouées aux Ateliers Berthier-Odéon (XVIIème)

"le dossier, rédigé par le candidat, fait état de son travail personnel dans le cadre du projet collectif de la classe et d'une relation vivante avec la création théâtrale contemporaine (commentaires de spectacles, de répétitions, de visites, de rencontres), extrait du BO

*****

Classe de 2de :


Roméo et Juliette de Shakespeare : vendredi 30 septembre à 20 heures (durée 3h25)

Cendrillon, Joël Pommerat*: vendredi 16 décembre

Prométhée enchaîné, Eschyle* : jeudi 16 février

Mademoiselle Julie, Strindberg : mardi 29 mai



Les registres au théâtre : comédie et tragédie


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Programmation 2010-2011


Saison théâtrale 2010-2011 – L'Odéon- Théâtre de l'Europe :

Options 1ère et Terminale et classe de 1ère


La Cerisaie, Anton Tchekhov : mercredi 29 septembre – 20 h – Théâtre de l'Odéon (6ème)

Mise en scène de … ?


Hamlet, Shakespeare : mercredi 13 octobre – 20 h – Ateliers Berthier (18ème)

Mise en scène de … ?

Le Petit Chaperon rouge, Joël Pommerat : mardi 30 novembre – 20 h – Ateliers Berthier (18ème)

Quel est le titre de sa création 2011 aux Ateliers Berthier ?


Dämonen, Lars Norén : mardi 7 décembre - 20 h – Théâtre de l'Odéon (6ème)

Mise en scène de … ?


Pinocchio, Joël Pommerat : mercredi 15 décembre – 20 h - Ateliers Berthier (18ème)

Quel est le titre de sa création 2010 au Théâtre des Bouffes du Nord ?


Le vrai sang, Valère Novarina : jeudi 6 janvier – 20h - Théâtre de l'Odéon (6ème)

Création ou reprise ? Quel est le titre de la Journée du 17 janvier à L'Odéon-Théâtre de l'Europe ?


Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux : mercredi 12 janvier - 20h – Ateliers Berthier (Option1ère)

Mise en scène de … ?


La Fin . Scénarios, Krysztof Warlikowski : mercredi 9 février - 20h - Théâtre de l'Odéon (6ème)

Que signifie « Koniec » ? Quelle est la création 2009 de Krysztof Warlikowski au Festival d'Avignon ?


Noli me tangere : mercredi 4 mai – 20 h - Ateliers Berthier (18ème)

Quel est l'auteur de cette création aux Ateliers Berthier ?





"Tempoe è galant'uomo"
, Figaro

Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, III, 5

Présent-composé à l'Odéon-Théâtre de l'Europe


Née de la volonté de l’équipe de l’Odéon-Théâtre de l’Europe et de son directeur Olivier Py, Présent composé est avant toute chose un projet d’hospitalité. Hospitalité comme ligne de conduite. Hospitalité comme ouverture dans toutes les acceptions du terme : à la littérature au sens large, à la pensée partagée, au poème et à la musique, aux paroles étouffées, aux sujets qui fâchent, aux questions de citoyenneté, aux publics non conquis encore par la parole théâtrale, et aussi ouverture du temps d’accueil offert à tous les publics.

Conviction partagée que le Théâtre de l’Odéon, né d’une utopie des Lumières, à cet endroit-là de la cité, avec son histoire mouvementée et toujours en lien avec la grande Histoire, ne doit pas renoncer à se faire l’écho du monde, à être attentif à la respiration du présent. Plus modestement sans doute mais en forme d’évidence : le sens du «service public».

Nous faisons le pari de la jeunesse (elle n’a pas d’âge) et en assumerons tout, y compris les erreurs. Si dans des établissements fédérateurs comme l’Odéon, institution libre, enfant des Lumières, nous ne sommes pas aux côtés de ceux qui inventent le monde, alors nous ne servons à rien. Notre puissance doit être au service de ceux qui partout en Europe et dans le monde font bouger les esthétiques, les pensées, le désir de rencontre, de découverte, qui font des différences une chance.

Test de révisions : spécial Odéon-Théâtre de l'Europe


Olivier Py ou "La Surprise du théâtre"


Olivier Py - Directeur de L'Odéon, Théâtre de L'Europe
Auteur dramatique, romancier, poète, comédien, metteur en scène



"Auteur, metteur en scène et acteur, Olivier Py, 41 ans, a été nommé, en décembre 2006, à la tête de l'Odéon - Théâtre de l'Europe, par le Ministre de la culture."



Extraits de l'entretien :

-- Vous n'étiez pas candidat à la direction de l'Odéon. Pourquoi le ministre vous a-t-il choisi ?

-- Il connaissait mes idées, mon attachement aux idéaux de la décentralisation. Ma conviction que ce rêve a un bel avenir, que l'enivrement virtuel et la globalisation ne remettent pas en cause notre geste : au contraire, cela le refonde autrement. Il a sans doute aussi été intéressé par mon attachement à un théâtre qui se fonde avant tout à partir du poème.

-- C'est votre ligne majeure ?

-- Ce que je disais il y a dix ans de manière corsaire, agressive -- il faut que les poètes contemporains soient entendus --, je ne peux plus le dire de la même façon : il y a aujourd'hui beaucoup plus de productions à partir de textes contemporains.
Nous avons maintenant besoin d'un travail sur le répertoire : on joue toujours les mêmes pièces alors que des parties entières du répertoire sont tombées dans l'obscurité. On monte plus Jean-Luc Lagarce [avec qui Py a travaillé plusieurs années] que Corneille, et Hugo semble interdit. Peut-être pourrai-je réparer cette injustice.

Le Monde, vendredi 4 mai 2007 : entretien - Le nouveau directeur de l'Odéon présente la saison 2007-2008


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PORTRAIT d'Olivier Py

des Suppliantes d'Eschyle à La Vraie fiancée et aux Enfants de Saturne un chemin...



Le théâtre change-t-il l'homme ?


La place du poème et de la parole dans la cité

Entretien d' Olivier Py avec les étudiants de la Sorbonne, mercredi 17 février 2010


Le théâtre ou " la parole retrouvée"

"Le théâtre, une parole en présence replacée dans une géométrie de la ré-appropriation de l'être-là. Le théâtre, bien sûr, sert à voir le monde. Quand on sort d'une salle de théâtre, on a rééduqué son rapport au réel, on a acquis des outils émotionnels pour réinterpréter le réel."

"Le théâtre qui a un message, je m'en méfierai toujours"

"On n'a pas à demander au théâtre de viser autre chose que lui-même"

"Pour être efficace, le théâtre doit être en exil du monde politique"

"La parole qui sauve ne sauvera pas quand elle sera déléguée à des technologues"

"Le théâtre est de l'ordre de l'anthropogène. C'est la mise en relation, en présence avec le phénomène de la parole et faire que par la parole toute réalité fasse signe".

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PORTRAIT : Olivier Py, des Suppliantes d'Eschyle à La Vraie fiancée et aux Enfants de Saturne un chemin...




à suivre...


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"Nous devons notre salut à la force des mots", Les Suppliantes


Odéon, Théâtre de l'Europe « hors les murs »

jeudi 6 avril à 12 heures : 2des et 1ères (durée : une petite heure)

L'autre, un sujet en question : l'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir

avec "la mesure en héritage"


Dialectique ou polémique ?


Argumenter, c'est donner ses raisons


Ecouter : c'est prendre en compte la parole de l'autre

Disserter : c'est écouter des points de vue différents et mettre en jeu ses connaissances littéraires pour servir différentes thèses, avec la perspective d'une synthèse délibérative.


"Il faut que vienne à moi une pensée qui sauve", Les Suppliantes


Quel est le symbole de l'olivier ?

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Débat : une identité se construit-elle forcément sur le mode de la conflictualité ?

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Quelle(s) réussite(s) pour demain ?

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(le making of du roman collectif "générationnel" )



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L'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir : « la mesure en héritage »


Les Suppliantes, tragédie grecque d'après Eschyle

Texte français, adaptation et mise en scène d'Olivier Py, Directeur de L'Odéon-Théâtre de l'Europe



Odéon, Théâtre de l'Europe « hors les murs »

jeudi 6 avril à 12 heures, Théâtre de l'EABJM : 2des et 1ères (durée : une petite heure)


D'Eschyle, Olivier Py a mis en scène l'Orestie, en 2008, Les Sept contre Thèbes, en 2009 et en 2010, Les Suppliantes


Olivier Py a souhaité projeter l’Odéon «hors les murs», à la rencontre de ceux et celles qui deviendront peut-être publics des théâtres. Au cours de la saison passée, deux comédiens ont donc sillonné l’Île-de-France pour interpréter dans les lycées, les centres sociaux, les comités d’entreprise, une version brève et intense des Sept contre Thèbes d’Eschyle.


Cette première expérience s’est avérée si forte qu’Olivier Py souhaite poser dès 2010, toujours avec Eschyle, un nouveau jalon de ce «théâtre d’intervention», en donnant des Suppliantes une version concentrée, d’une heure environ, pour trois comédiens. La tragédie des Suppliantes est une forme théâtrale d’une telle simplicité qu’elle a longtemps passé pour l’oeuvre la plus ancienne que nous ayons conservée du premier des grands Tragiques.


L’intrigue est d’un dépouillement tel qu’elle en devient presque archétypique. Un choeur de femmes, fuyant des noces auxquelles on veut les contraindre, vient demander asile et protection en terre d’Argos ; le roi du pays, après avoir hésité entre deux droits et deux intérêts – ceux de son peuple, ceux des suppliantes –, décide de leur accorder son soutien et se prépare à une guerre dès lors inévitable. La situation, sans autre ressort dramatique que les affres des malheureuses, suffit à évoquer des questions aussi essentielles que la violence faite aux femmes, l’exil et le malheur des réfugiés, l’accueil de l’étranger et l’hospitalité comme devoir.



Les Danaïdes, John William Waterhouse (1903)


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L'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir : « la mesure en héritage »


Une tragédie contemporaine : Daniel Loayza

Daniel LOAYZA est normalien et agrégé de Lettres, conseiller dramaturgique de l'Odéon. Il a notamment traduit l'Orestie d'Eschyle, pour la collection Garnier-Flammarion.

Le théâtre ici assume la simplicité grave des statues. Un groupe de femmes entre en scène pour ne plus en sortir. Elles viennes d'au-delà des mers. Elles fuient la terre où elles sont nées, car leurs cousins, qui les poursuivent, veulent les épouser de force. Sous la conduite de leur père, les voici donc sur le sol grec pour demander asile au roi d'Argos. Consentir à cette demande, c'est risquer une guerre ; la repousser, c'est outrager le droit divin des faibles et des suppliants. Et d'ailleurs, que vaudrait ici une décision royale dont le peuple ne se porterait pas garant ? Démocratie et droit des gens, respect des femmes et de l'étranger, violence, justice, hospitalité -- de toutes les pièces d'Eschyle, aucune ne trace en si peu de gestes une intrigue d'apparence aussi claire, où tant de fils tendus se nouent et vibrent encore. Les ressources d'art convoquées par Eschyle sont elles aussi d'une sobriété presque hiératique. Le choeur des Danaïdes constitue le véritable protagoniste. Leurs angoisses, leurs épreuves, leurs supplications suffisent au mouvement dramatique. Le décor n'est pas moins dépouillé. Les Suppliantes est une tragédie sans autre espace scénique que l'orchestra, l'aire circulaire où le choeur déployait ses danses. [...]

Du désordre qui règne encore, les filles de Danaos, sont d'abord les victimes, elles à qui les fils d'Egyptos veulent s'imposer par la violence. Dès la deuxième pièce (perdue) de la trilogie, il s'avérait que les Danaïdes prolongeaient ce désordre à leur tour, en faisant couler le sang de leurs cousins -- mais ceci est une autre histoire. Comment s'achevait-elle selon Eschyle ? Zeus, recours de l'étranger, est aussi protecteur avec son épouse Héra des liens du mariage. Dans la troisième et dernière tragédie, les meurtrières étaient donc condamnées à subir le joug nuptial, et le temps qui s'inaugure alors, temps de l'union et du consentement à la loi commune des mortels, ouvre désormais la voie au nôtre : l'ère de l'excès se referme, et le mythe, en prenant congé, nous laisse la mesure en héritage.



Une présentation de : à suivre...

La Vraie fiancée, Olivier Py (Théâtre de L'Odéon) et rencontre avec Olivier Py

Vendredi 11 juin 2010 (2de 4) - Ateliers Berthier 17ème