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Rappel de la programmation 2010 - 2011 au Théâtre de l'Odéon

Options 1ères et Terminales


La Cerisaie, Anton Tchekhov : mercredi 29 septembre – 20 h – Théâtre de l'Odéon


Hamlet, Shakespeare : mercredi 13 octobre – 20 h – Ateliers Berthier


Le Petit Chaperon rouge, Joël Pommerat : mardi 30 novembre – 20 h – Ateliers Berthier


Dämonen, Lars Norén : mardi 7 décembre - 20 h – Théâtre de l'Odéon


Pinocchio, Joël Pommerat : mercredi 15 décembre – 20 h - Ateliers Berthier


Le Vrai sang, Valère Novarina : jeudi 6 janvier – 20h - Théâtre de l'Odéon (Option Terminale)


Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux : mercredi 12 janvier - 20h - Théâtre de l'Odéon (Option 1ère)


La Fin . Scénarios, Krysztof Warlikowski : mercredi 9 février - 20h - Théâtre de l'Odéon


Noli me tangere, Jean-François Sivadier : mercredi 4 mai – 20 h - Ateliers Berthier

Dämonen, Lars Norén : mardi 7 décembre - 20 h – Théâtre de l'Odéon (VIème)


Sébastien Dupouey (Vidéo) , Nils Ostendorf (Musique) , Erich Schneider (Lumières) , Bernd Stegemann (Dramaturgie) , Nina Wetzel (Scénographe) Nina Wetzel (Costumes)


durée : 2h25

de Lars Norén
mise en scène Thomas Ostermeier

en allemand surtitré

Théâtre de l'Odéon


dramaturgie : Bernd Stegemann
scénographie et costumes : Nina Wetzel
lumière : Erich Schneider
musique : Nils Ostendorf
vidéo : Sebastien Dupouey

avec Lars Eidinger, Brigitte Hobmeier, Eva Meckbach, Tilman Strauß.
Suite à un empêchement, Brigitte Hobmeier sera remplacée pour deux dates le jeudi 9 et vendredi 10 décembre par Cathlen Gawlich. Brigitte Hobmeier assurera les autres représentations, soit vendredi 3, samedi 4, dimanche 5, mardi 7, mercredi 8 et samedi 11 décembre.


spectacle créé le 2 mars 2010 à la Schaubühne de Berlin


"Je suis si heureuse... Laisse-moi pleurer", Lars Noren

Frank, 38 ans, et Katarina, 36 ans, s’aiment et ne peuvent plus se supporter. «Ou je te tue ou tu me tues, ou on se sépare ou on continue comme ça. Choisis !» Comme des sismographes émotionnels, leurs corps tremblent dès qu’ils s’effleurent, se heurtent aux murs et aux meubles, prêts à laisser surgir la violence ou le désir, parfois les deux. Ce soir-là, alors que Frank rentre enfin, Katarina prend une douche. En tendant la main pour attraper son peignoir, elle fait tomber un verre, puis la tablette sous le miroir. La salle de bain est aussitôt jonchée d’éclats coupants. Trois ans plus tôt, elle avait déjà cassé la plaque de verre au-dessus du bac à légumes dans le frigo. Frank, qui remet cette vieille histoire sur le tapis, a «peut-être oublié, mais pas pardonné». Dans un sac en plastique qu’il a déposé dans l’entrée, une urne contient les cendres de sa mère… Comment occuper cette soirée qui ne fait que commencer ?
En invitant les voisins du dessous – Jenna, qui a l’âge de Katarina, et Tomas, qui a un an de moins que Frank – pour en faire les spectateurs, les complices, les victimes horrifiées ou consentantes, d’un règlement de comptes sans fin, sans espoir, toujours plus incohérent et à l’humour toujours plus noir à mesure que l’alcool imprègne les esprits… Jenna, la mère si prudente qu’elle laisse le téléphone décroché auprès de son fils qui dort quelques étages plus bas, ne peut encore se douter – pas plus que les spectateurs – à quels extrêmes cette dérive d’un soir va tous les conduire : à mesure que s’affolent les jeux cruels de la séduction tandis qu’états de conscience et d’inconscience achèvent de se confondre, on sent que la démence se met à poindre sous l’ivresse, mais qu’elle révèle peut-être, par-delà toutes les transgressions, une confondante sincérité.
Avec ce nouvel huis-clos nordique, digne successeur du John Gabriel Borkman qu’il fit applaudir à l’Odéon en avril 2009, Thomas Ostermeier poursuit son implacable exploration des malaises du couple. L’action, située dans «un appartement en ville» scrupuleusement restitué par le directeur artistique de la Schaubühne, se déroule au début des années 80. Ostermeier lui a donné quelques touches plus contemporaines en s’appuyant sur le jeu moderne, très «berlinois», de ses interprètes. Un remarquable quatuor de comédiens, unanimement salué par la presse allemande, se partage l’affiche de ce saisissant jeu de massacre vaudevillesque, sorte de remake extrême de Qui a peur de Virginia Woolf ? (certains clins d’oeil sont trop explicites pour laisser place au doute) au pays de Strindberg et de Bergman, composé par Lars Norén en 1983.

à lire Démons de Lars Norén, texte français de Louis-Charles Sirjacq en collaboration avec Per Nygren, L’Arche, 1994
production Schaubühne de Berlin

http://www.theatre-contemporain.net/


Frank, 38 ans, et Katarina, 36 ans, s’aiment et ne peuvent plus se supporter. «Ou je te tue ou tu me tues, ou on se sépare ou on continue comme ça. Choisis !» Comme des sismographes émotionnels, leurs corps tremblent dès qu’ils s’effleurent, se heurtent aux murs et aux meubles, prêts à laisser surgir la violence ou le désir, parfois les deux. Ce soir-là, alors que Frank rentre enfin, Katarina prend une douche. En tendant la main pour attraper son peignoir, elle fait tomber un verre, puis la tablette sous le miroir. La salle de bain est aussitôt jonchée d’éclats coupants. Trois ans plus tôt, elle avait déjà cassé la plaque de verre au-dessus du bac à légumes dans le frigo. Frank, qui remet cette vieille histoire sur le tapis, a «peut-être oublié, mais pas pardonné». Dans un sac en plastique qu’il a déposé dans l’entrée, une urne contient les cendres de sa mère… Comment occuper cette soirée qui ne fait que commencer ?
En invitant les voisins du dessous – Jenna, qui a l’âge de Katarina, et Tomas, qui a un an de moins que Frank – pour en faire les spectateurs, les complices, les victimes horrifiées ou consentantes, d’un règlement de comptes sans fin, sans espoir, toujours plus incohérent et à l’humour toujours plus noir à mesure que l’alcool imprègne les esprits… Jenna, la mère si prudente qu’elle laisse le téléphone décroché auprès de son fils qui dort quelques étages plus bas, ne peut encore se douter – pas plus que les spectateurs – à quels extrêmes cette dérive d’un soir va tous les conduire : à mesure que s’affolent les jeux cruels de la séduction tandis qu’états de conscience et d’inconscience achèvent de se confondre, on sent que la démence se met à poindre sous l’ivresse, mais qu’elle révèle peut-être, par-delà toutes les transgressions, une confondante sincérité.

Notre besoin de consolation - Vendredi 12 novembre à 20h30 au Théâtre des Abbesses







La représentation sera suivie d'une rencontre avec David Wahl, dramaturge et scénariste en résidence avec Julie Bérès au Théâtre de la Ville pour l'écriture de ce spectacle.

Prochainement en ligne sur http://tempoetheatre.blogspot.com : un compte-rendu de la présentation de ce spectacle par David Wahl à la Bibliothèque de Flandre samedi 6 novembre 2010



Durée de la représentation : 1h20

Durée de la rencontre : 1 heure




Julie Bérès fouille les questions éthiques que soulèvent certains progrès scientifiques quand ils touchent au vivant. Biogénétique, clonage, interventions pour ralentir le vieillissement des cellules, manipulations de l’ADN, congélation des corps après la mort... Tout cela dessine le paysage d’un monde post-humain où le fantasme d’immortalité deviendrait chose réelle. Théâtre onirique, à la fois burlesque et cauchemardesque, pour réveiller les consciences.



Julie Bérès Metteur en scène
Cie des Cambrioleurs Compagnie Notre besoin de consolation création


À la vie, à la mort, la science s’occupe de tout. Julie Bérès s’en inquiète et s’en amuse, et la fouille documentaire qu’elle opère devient source d’un théâtre onirique.


Dans le théâtre de Julie Bérès, le texte est un matériau parmi d’autres. « Je m’efforce de donner forme à un théâtre sensoriel, suggestif. Je tente de lier entre eux des éléments polysémiques, je mets en jeu des sons, des images, des corps et des situations. Il s’agit pour moi d’élaborer une composition dans laquelle l’imaginaire et les propositions des interprètes puissent entrer en interaction avec l’émotion qu’offrent la création sonore, les trouvailles scénographiques, les distorsions que permettent les projections de la vidéo et de la lumière. »
Dans Notre besoin de consolation Julie Bérès fouille les questions éthiques que soulèvent certains progrès scientifiques quand ils touchent au vivant. Biogénétique, clonage, interventions pour ralentir le vieillissement des cellules, manipulations de l’ADN, congélation des corps après la mort… Tout cela dessine le paysage d’un monde post-humain où le fantasme d’immortalité deviendrait chose réelle. Partant en « immersion documentaire » au coeur de ces réseaux (banque du sperme au Danemark, mères porteuses en Inde, etc.), Julie Bérès en tire des images, des situations, des fragments de textes, des illusions d’optique, nous soumettant au trouble du vrai et du faux. Un théâtre onirique, à la fois burlesque et cauchemardesque, pour réveiller les consciences.


Jean-Marc Adolphe

Ce soir sur France 3 : Les Noces de Figaro de Mozart !



Les Noces de Figaro de Mozart en direct de l'Opéra Bastille :

ce soir sur France 3 à 20 h 35

Opéra en 4 actes (3h05)

Mise en scène de Giorgio Strehler.

Interprété par l'Orchestre national de Paris



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Opéra Bastille

130, rue de Lyon, 75012 Paris
Contact : 08 92 89 90 90 | | www.operadeparis.fr


Les Noces de Figaro, Le Nozze di Figaro

Opera buffa en 4 actes de Wolfgang Amadeus MOZART (1786), Livret de Lorenzo da Ponte, d'après Beaumarchais



Production du Teatro alla Scala, Milan




Orchestre et Choeur de l’Opéra national de Paris


Direction musicale Philippe Jordan (octobre, novembre), Dan Ettinger (mai, juin)
Mise en scène et lumières Giorgio Strehler
Réalisation Humbert Camerlo
Décors Ezio Frigerio
Costumes Franca Squarciapino
Chorégraphie Jean Guizerix
Collaboration aux mouvements Maryse Flach
Chef de Choeur Alessandro Di Stefano


Il Conte di Almaviva : Ludovic Tessier (octobre, novembre) ; Dalibor Jenis (octobre novembre), Christophe Maltman (mai, juin)

La Contessa di Almaviva : Barbara Frittoli (octobre, novembre), Dorothea Röschmann (mai, juin)

Susanna : Ekaterina Svurina (octobre, novembre), Julia Kleiter (mai, juin)

Figaro : Luca Pisaroni (octobre, novembre), Erwin Schrott (mai, juin)

Cherubino : Karine Deshayes (octobre, novembre), Isabel Leonard (mai, juin)

Marcellina : Ann Murray

Bartolo : Robert Lloyd (octobre, novembre), Maurizio Muraro (mai, juin)

Don Basilio : Robin Leggate

Don Curzion : Antoine Normand

Barbarina : Maria Virginia Savastano (octobre, novembre), Zoé Nicolaidou (mai, juin)

Antonio : Christian Tréguier


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Argument

http://tempoedialectique.blogspot.com

Premier acte

Une chambre non meublée

Figaro et Suzanne, au service du Comte d’Almavive, ont obtenu de leur maître son consentement à leurs noces.
Suzanne révèle à son futur époux que le Comte a l’intention de rétablir, à cette occasion, le droit féodal du jus primae noctis, précédemment aboli.
À l’appel de la Comtesse, Suzanne s’éloigne ; Figaro, dissimulant sa jalousie, déclare comment savoir affronter son maître et sort.
Entrent en scène Marceline, femme d’un certain âge, qui exhibe un contrat selon lequel Figaro se serait engagé à l’épouser en échange d’un prêt, et Bartolo qui, ayant de vieilles rancœurs à l’égard de Figaro, lui promet son aide.
Suzanne, qui n’est pas au courant du contrat, revient, et les deux femmes se disputent âprement.
Suzanne est seule quand survient le page Chérubin, amoureux de toutes les femmes qu’il rencontre. Il prie Suzanne d’intercéder auprès du Comte, qui l’a surpris en compagnie de Barbarine (cousine de Suzanne).
À l’arrivée du Comte, Chérubin, effrayé, se cache derrière un fauteuil.
Le Comte courtise Suzanne mais, dérangé par l’entrée de don Basile, il doit se cacher à son tour derrière le fauteuil tandis que Chérubin a juste le temps d’y sauter en se couvrant d’une robe de chambre. Quand don Basile insinue que Chérubin aime la Comtesse, le Comte, furibond, bondit de sa cachette. Il raconte qu’il a surpris le page caché sous la table de Barbarine et, soulevant la robe de chambre placée sur le fauteuil, il découvre Chérubin.
Au même moment Figaro arrive avec un groupe de paysans qui remercient le Comte d’avoir aboli le droit féodal. Le Comte est contraint de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Une fois les paysans sortis, le Comte punit Chérubin en l’obligeant à rejoindre le régiment à Séville ; Figaro se moque du jeune homme.


Deuxième acte


Une chambre richement meublée avec alcôve et trois portes

La Comtesse est pensive et mélancolique : le Comte ne l’aime plus comme avant.
Suzanne et la Comtesse arrivent. Figaro médite de jouer un mauvais tour au Comte, pour le punir de son infidélité : Suzanne devra donner rendez-vous à son maître mais ce sera Chérubin, déguisé en femme, qui se présentera à sa place. Figaro va appeler le page.
Chérubin chante une chanson à la Comtesse ; puis Suzanne l’aide à s’habiller en femme et sort pour se procurer des rubans.
Le Comte frappe à la porte et Chérubin doit se cacher dans un petit cabinet contigu.
Le Comte, jaloux, veut savoir pourquoi la porte en est fermée à clefs et qui y est caché.
La Comtesse, blessée par les soupçons de son mari, dit que dans le cabinet il y a Suzanne, en train d’essayer sa robe de mariée. Entre-temps Suzanne est revenue sans qu’on la voie et s’est dissimulée derrière un rideau. Le Comte, qui contraint sa femme à le suivre, part à la recherche d’outils pour forcer la porte du cabinet.
Suzanne se substitue à Chérubin tandis que le page s’enfuit en sautant par la fenêtre.
Le Comte et la Comtesse reviennent : l’un veut forcer la porte du cabinet ; l’autre avoue qu’à l’intérieur se cache le page. À leur stupéfaction, c’est Suzanne qui apparaît.
Les deux femmes font croire au Comte qu’elles ont voulu le berner pour le punir de ses soupçons. La situation se précipite ; ils arrivent l’un après l’autre : le jardinier Antonio, qui déclare avoir vu quelqu’un se jeter par la fenêtre ; Figaro, qui affirme que ce quelqu’un c’était lui ; et enfin Marceline et don Basile, qui réclament le respect, de la part de Figaro, de la parole donnée.


Troisième acte


Salle avec deux trônes, préparée pour les noces

Le Comte est tourmenté par la jalousie. La Comtesse arrive, accompagnée de Suzanne et bien décidée à faire cesser la plaisanterie : si Chérubin ne peut se rendre au rendez-vous, elle ira elle-même, avec les vêtements de Suzanne.
Suzanne se présente devant le Comte et lui donne rendez-vous dans le jardin, à la nuit ; elle rassure Figaro, à peine arrivé, sur l’issue du contentieux qui l’oppose à Marceline.
Le Comte éprouve un profond sentiment de frustration par rapport à Figaro qu’il imagine heureux avec Suzanne, alors que lui ne réussit pas à la conquérir.
Marceline veut avoir gain de cause et tandis que l’on débat du contentieux, on découvre, à l’étonnement général, que Figaro est le fils de Marceline et de don Bartolo. Suzanne entre, prête à honorer la dette de Figaro. On décide un double mariage.
La Comtesse, seule et triste, évoque l’amour que son mari éprouvait autrefois pour elle.
À Suzanne, qui vient d’arriver, la Comtesse dicte une lettre adressée au Comte, fixant le lieu du rendez-vous nocturne.
Font leur entrée de jeunes paysannes, parmi lesquelles Chérubin, en vêtements féminins. Le page est découvert mais Barbarine, pour le soustraire à la colère du Comte, exige de l’avoir pour époux et révèle la cour que lui fait le Comte. Pour éviter d’embarrassantes explications, le Comte y consent.



Quatrième acte


Petit cabinet

À certains mots de Barbarine, Figaro comprend que Suzanne a rendez-vous avec le Comte.
Figaro confie ses soupçons à Marceline, qui, cependant, croit Suzanne innocente.

Jardin luxuriant avec deux niches parallèles praticables

Il fait nuit ; dans le jardin se promènent Basile, Bartolo et Figaro ; une fois seul, Figaro donne libre cours à la terrible déception que lui cause la trahison présumée de Suzanne.
Suzanne et la Comtesse ont échangé leurs vêtements ; Figaro, dans l’obscurité, ne s’aperçoit pas du changement.
Restée seule, Suzanne invoque l’amour.
Chérubin tente de voler un baiser à la Comtesse qu’il prend pour Suzanne. Le manège des équivoques commence et ne se termine que lorsque Figaro reconnaît Suzanne sous les habits de la Comtesse. En voyant son serviteur folâtrer avec celle qu’il croit être sa propre épouse, le Comte appelle ses gens. La Comtesse et Suzanne dissipent l’équivoque et le Comte, publiquement humilié, demande pardon à sa femme, qui le lui accorde avec joie.


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Rappel de programmation de la préparation aux EAF 2011 : 1ère ES 1

Objet d'étude : le théâtre

Projet d'étude en 1ère ES1 : du 13 décembre au 14 janvier

(sous réserve de modification)


Lecture intégrale : de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (1784)

1.Acte I, scène 1 : de « Tu prends de l’humeur » à « le racheter en secret aujourd’hui. »
2.Acte II, scène 2 : du début de la scène à « à vous voir aujourd’hui pendant le bal».
3.Acte II, scène 19 : du début à « c’est toi qui payeras pour tout le monde. »
4.Acte III, scène 5 : de «Autrefois tu me disais tout. […] et le paye en sa monnaie.»
5.Acte V, scène 8 : de « Ah ! madame, je vous adore. » à la fin de la scène.

Activités complémentaires :
Les fonctions du dialogue théâtral : "un champ de forces", Antoine Vitez
Les valeurs des « Lumières » et l’évolution du personnage de Figaro du Barbier de Séville au Mariage de Figaro : la relation maître et valet, du valet de comédie au « picaro ».


Activités / Lectures personnelles : ateliers de théâtre et sorties au théâtre.

Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux, Théâtre de l'Odéon : mercredi 12 janvier 2011



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LE THÉÂTRE : texte et représentation

Projet de descriptif en 1ère ES1 : sous réserve de modification


Perspective dominante : étude des genres et des registres
Perspectives complémentaires : histoire littéraire et culturelle ; intertextualité et singularité des textes.

La séquence a été centrée sur l’analyse du genre théâtral dans le texte et dans les relations à la représentation (variation selon les genres, les registres, les époques, et les mises en scène).

La lecture intégrale d’une comédie du XVIIIème siècle, La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais vise à étudier le théâtre comme lieu d’échanges et d’affrontement.s L’étude de cette comédie a permis d’apprécier le lien entre le texte et la représentation, d’analyser l’évolution du théâtre et des mises en scène, et plus particulièrement dans le cadre de ce corpus les fonctions du dialogue théâtral.

Lecture intégrale : lecture analytique de 5 extraits de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (1784)

1.Acte I, scène 1 : de « Tu prends de l’humeur » à « le racheter en secret aujourd’hui. »
2.Acte II, scène 2 : du début de la scène à « à vous voir aujourd’hui pendant le bal».
3.Acte II, scène 19 : du début à « c’est toi qui payeras pour tout le monde. »
4.Acte III, scène 5 : de «Autrefois tu me disais tout. […] et le paye en sa monnaie.»
5.Acte V, scène 8 : de « Ah ! madame, je vous adore. » à la fin de la scène.


Activités complémentaires :
Les fonctions du dialogue théâtral : "un champ de forces", Antoine Vitez
Les valeurs des « Lumières » et l’évolution du personnage de Figaro du Barbier de Séville au Mariage de Figaro : la relation maître et valet, du valet de comédie au « picaro ».

Activités / Lectures personnelles : ateliers de théâtre ("Le Sang des promesses", Wajdi Mouawad : La Cerisaie, Anton Tchekhov

[Forêts, Wajdi Mouawad, Théâtre de Chaillot]
La Cerisaie, Anton Tchékhov, Théâtre de l'Odéon
Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux, Théâtre de l'Odéon
Les Demoiselles de Wilko, Théâtre de Chaillot

Ce qui arrive et ce qu'on attend ... des nouvelles d' Arnaud Denis et des Compagnons de la Chimère





Arnaud Denis met en scène Ce qui arrive et ce qu'on attend de Jean-Marie Besset.


Dans le rôle de Niels, il joue au Théâtre du Petit Montparnasse, avec Virginie Pradal et Jean-Pierre Leroux





Dans "Ce qui arrive et ce qu'on attend", Jean-Marie Besset nous plonge dans une sorte de purgatoire : un cabinet minitériel. Une Commission doit décider qui sera le premier architecte à construire un monument sur la lune. Il s'agit bien de décrocher la lune.


Dans ce couloir de l'attente, devant la porte fermée derrière laquelle le jury délibère, les personnages trépignent.


Ils espèrent, renoncent, s'affrontent. Ils se rattachent à ce qui les fait vivre : l'Attente. L'Attente de l'autre, l'Attente de la réussite sociale et professionnelle, l'Attente de la mort.


Il arrive rarement ce qu'on Attend."


Arnaud Denis


Entre les ambitions exaspérées du jeu social, les trahisons et renouements du jeu amoureux, nous passons une large part de nos existences dans des temps creux : les moments d'attente.


"Je me suis attaché à présenter des hommes et des femmes dans de pareils moments : entre deux portes, deux êtres, dans des situations d'expectative, provisoires, donc déséquilibrées. Entre l'enfer et le paradis, la religion a inventé le purgatoire. "
Jean-Marie Besset


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"Il y a des mots auxquels on pense, forcément"...


PRIMESAUTIER


COINCIDENCE


SUSCEPTIBILITE


AMBITION


TROMPE-L'OEIL


PRIVAUTE/INTIMITE


Des mots et des expressions :


"Propension au lyrisme, à la grandiloquence"


"L'arrogance de l'amour des couples... qui s'aiment."


Et des phrases :


"Tout le monde est en proie au baroque, c'est décoratif, ça ne parle de rien, c'est l'idéal"


"Les gens sentent que vous travaillez : ça les inquiète."


"Avec tous tes mystères, j'ai fini par me sentir coupable."


"Tout le monde prend tout mal aujourd'hui !"


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Pariscope : Théâtre critiques

du 25/08/2010 au 01/11/2010

La critique de la rédaction

On attendait que le jeune metteur en scène Arnaud Denis s'empare enfin d'un texte moderne. Ce qui arrive enfin avec cette pièce de Jean-Marie Besset. Devant la très belle évolution de l'écriture de l'auteur, on peut dire que c'est une œuvre de jeunesse qui possède déjà ce qui fera son style : une étude ciselée et sensible des rapports humains. Besset semble plus attiré par la part d'ombre, et s'interroge sur l'âme humaine, ses blessures, ses fêlures… Il demeure que tous ses personnages courent après le bonheur, mais s'évertuent à passer à côté. Mais sont-ils assez forts, doués, heureux pour savoir au moins le voir ? Une commission ministérielle doit décider quel architecte construira le premier monument sur la Lune. Décrocher la lune, finalement c'est ce qu'on attend tous de pouvoir faire un jour sans jamais y arriver ! Nous sommes sur un terrain de jeu social, de jeu de l'amour, et évidemment de jeu du hasard. Philippe Derrien est un jeune architecte, rêvant encore de pureté et s'enlisant dans ses contradictions. Adrien Melin est parfait dans ce rôle d'homme vulnérable, doutant de la vie qu'il s'est imposé. Un homme est un satellite autour duquel gravitent des étoiles, des météorites, des trous noirs… Des personnages forts qui font basculer l'univers du jeune homme. Jean-Pierre Leroux s'amuse beaucoup dans ce « nouvel » emploi d'architecte sur le déclin. Virginie Pradal s'en donne à cœur joie et sombrement dans ce rôle de femme dominatrice et sans scrupule. Jonathan Max-Bernard est fragile en homme retrouvant son amour de jeunesse et n'attendant plus que la mort. Blanche Leleu est lumineuse en épouse amoureuse et malheureuse. Arnaud Denis est réjouissant en dandy cynique et décadent. S'appuyant sur une scénographie superbe, décors d'Edouard Laug et lumières de Laurent Béal, Arnaud Denis signe un beau spectacle. Ce qu'on attendait !


Marie-Céline Nivière


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Les Femmes savantes, Molière : vendredi 2 octobre 2009 - Théâtre 14 -

Mise en scène de Arnaud Denis (dans le rôle de Trissotin)

www.lescompagnonsdelachimere.com


Arnaud Denis interprète le rôle de Trissotin

Il a également incarné Scapin au Théâtre du Lucernaire en 2006-2007


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Un compte-rendu de la rencontre avec Arnaud Denis au théâtre de l'EABJM le vendredi 23 octobre 2009 : prise de notes de Peter (en 2de 4)


En ligne prochainement un complément de ce compte-rendu ...





Arnaud Denis

Visite à l’EABJM


Le métier d’acteur :

« On ne s’ennuie pas » mais c’est « plus difficile que d’être violoniste »


Parcours

  • Stage à la Comédie Française

  • Cours avec Jean-Laurent Cochet (2ans), a fondé sa compagnie « Chimère », a étudié au Conservatoire national pendant qu’il préparait sa première pièce ; Les Fourberies de Scapin, a fait des stages aux U.S.A.

  • Pense que la pratique est essentielle, presque meilleure que la théorie/les cours car il faut pouvoir comprendre le public.


Trouve que « c’est très délicat », la frontière entre le comique/le tragique.


Préfère jouer les classiques que les pièces contemporaines

« les classiques c’est génial de toute façon »,

« c’est plus facile à jouer une pièce qui nous échappe, qu’une pièce qu’on doit sauver »


Préfère les pièces « écrasantes de vérité et d’affrontement avec du rythme »

Remarque que la majorité des pièces contemporaines qui lui sont envoyées lui paraissent « nulles ».


Porte des lunettes noir dans le métro, « parce qu [il] aime regarder les gens sans qu’ils le sachent » ; il s’inspire des gens qu’il rencontre.


Le métier d’acteur, c'est toujours apprendre, « les personnages nous enrichissent continuellement »


Pourquoi Trissotin ?

1) volonté d’explorer le « sombre en [lui] »

2) qqch de nouveau

3) c’est rarement joué par des jeunes

Pour Arnaud Denis, Trissotin, c’est le « type de Rastignac », « un dandy qui prend avantage des gens »


Quand on lit/regarde/joue une pièce il faut trouver les « objectifs » , « moteurs » de chaque personnage


Le miroir : donne un « double champ » le dos et le visage, le « reflet de la vie », mais il est penché, le public ne peut pas s’y voir.



Pourquoi Les femmes savantes ?

1) Il faut « aimer ce qu’on monte »

2) les vers de Molière facilitent la dynamique de la conversation

3) c’est toujours des concepts modernes

4) Denis voulait incorporer son maître, Cochet, dans une de ses pièces (= Philaminte)

5) distribution de rôles équilibrée pour sa compagnie


Philaminte = Jean-Laurent Cochet

Jean-Laurent Cochet a une voix intéressante : il n’a pas besoin de hausser la voix pour se faire entendre (comme Meryl Streep dans The Devil wears Prada), Philaminte est une femme « masculine ».


Mise en scène

  • N’a pas besoin du « NOUVEAU », la mise en scène avec vêtements de l’époque ; c’est DEJA du nouveau

  • Trouve que les entrées en scène et les sorties de scène sont les parties les plus difficiles à réaliser (+ anecdote de comment les acteurs se débarrassent de leur nervosité)

  • « la scène est un passage »

  • anecdote : fou rire sur scène


16h30-18h, vendredi 23 octobre 2009


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En ligne prochainement un complément de ce compte-rendu ...


pour compléter votre recherche d'une esthétique et d'une éthique "générationnelles"

dans le cadre du roman collectif des lycéens de l'EABJM :


http://tempoeroman.blogspot.com



L'art et le lycéen dans sa ville, dans son école, dans ses voyages

Qu'est-ce qu'une "belle personne" ?


Quelle(s) réussite(s) pour demain ?

Au nom de quelles valeurs ?


Une enquête"générationnelle" sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations

Novembre 2010 : programme de rentrée en Option Théâtre de 1ère => LA COMEDIE

Les comédies de Molière, un "champ de forces" : des tours et des détours...

"Le Contemplateur"

www.tempoestyle.blogspot.com


ETRE ou PARAITRE ?


VRAI-FAUX ?

ART-ARTIFICE ?


www.tempoedialectique.blogspot.com


Comment l’ « hybris » se manifeste-t-elle dans les comédies de Molière ?

ou

Comment Molière exprime-t-il le blâme ?

Les mariages forcés : l'éducation des pères et des mères


L'évolution de la relation du rapport dominant-dominé au théâtre :
du XVIIème siècle au XVIIIème siècle


"Je suis le maître, je parle : allez, obéissez" , Molière, L'Ecole des femmes



« Castigat ridendo mores »



1664 – les 3 premiers actes de Tartuffe

1665  Dom Juan

1666 – Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux

1668 - Amphitryon ; L'Avare ou l'école du mensonge (comédie en 5 actes et en prose)

1669  Tartuffe

1669 - Le Bourgeois gentilhomme

1671 - Les Fourberies de Scapin (farce à l’italienne)

1672 – Les Femmes savantes

1673 - Le Malade imaginaire



"Castigat ridendo mores"

(devise de Molière empruntée à la Commedia dell'arte)


I. La "vis comica" de Molière :


Les canevas et les personnages de la "Commedia dell'arte" :

Jeux de masques, d'esquives et d'affrontements : la fourberie des valets de comédies sur le modèle d'Arlequin...

Du comique de farce aux comiques de situation et de caractère dans les hautes comédies de moeurs et de caractère de Molière :


de Saganarelle à La Flèche et à Scapin ...

de Dorine à Martine...


Comment la relation dominant-dominé évolue-t-elle dans les comédies de Molière ?

de Dorante...

Valère...

Trissotin...

à

... Tartuffe ...

et ... Dom Juan ...

?


II - L'évolution des relations maîtres-valets du XVIIème au XVIIIème siècle :


XVIIème siècle : le rapport dominant-dominé dans les comédies de Molière

Dorine-Orgon dans Tartuffe

Dom Juan-Sganarelle dans Dom Juan

Philaminte-Martine dans Les Femmes savantes

Harpagon-La Flèche (Valère, Maître Jacques) dans L'Avare

Scapin-Géronte dans Les Fourberies de Scapin


XVIIIème siècle :

Arlequin et son maître dans le théâtre de Marivaux

Figaro et le Comte Almaviva dans la trilogie de Beaumarchais


Jacques le fataliste et son maître, Diderot


Comédies de Molière :

L'Avare
: I, 3 (cf. L'Aulularia de Plaute)
Dom Juan : II, 3

Les Femmes savantes : comédie de moeurs en 5 actes et en alexandrins (notamment sur l'éducation des filles)

I, 1 (1ère partie : v.1 à 72; 2ème partie : jusqu'à la fin); I, 2 (v. 181 : "Vous triomphez ma soeur" à la fin); I, 4; II, 3; II, 6 (1ère partie : du début à 457 : "Pis" ; 2ème partie : du v. 458 : "Comment diantre, friponne" à la fin) ;); II, 7 (du début à 561 : "Mais vous en faites vous d'étranges en conduite"); III, 3 (v. 969 à la fin ; ou v. 898 : "Avez-vous vu un certain petit sonnet... ?")

Le Misanthrope : I, 1 ; I, 2 (à partir du vers 376 : "Franchement, il est bon à mettre au cabinet"; II, 1 ; II, 4 ( à partir du vers 650 : "Pour bien peindre les gens vous êtes admirable" ; III, 1 ; III, 4 (coupes possibles : vers 893-904); IV, 3 (à partir du vers 1332 : "Pourquoi désavouer un billet de ma main?" ; coupes possibles : v. 1381-1384 ; 1401-1409); scène dernière (jusqu'à : "La solitude effraye une âme de vingt ans")



Molière, "Le Contemplateur"



INVENTION :

"Je suis le maître, je parle : allez, obéissez" (Corneille, Sertorius, et Molière, L'Ecole des femmes).

Imaginez deux scènes de théâtre, l'une comique et l'autre tragique, dans lesquelles figurera cette réplique.


"Hors d'ici tout à l'heure, et qu'on ne réplique pas !"


Le comique de caractère : la haute comédie de mœurs et de caractère


« Changez le dénouement de la plupart des comédies de Molière et elles deviennent des tragédies. » Qu’en pensez-vous ?


DOSSIER :

Fiche auteur

Résumé et schéma dramatique

Fiche : le comique (de farce  burlesque : mots, gestes  , de situation, de caractère)

Pages d’anthologie et citations

Analyse de la comédie : « catharsis » et « mimesis » (cf. problématiques)

Impressions personnelles


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Les Femmes savantes, Molière : vendredi 2 octobre 2009 - Théâtre 14 -

Mise en scène de Arnaud Denis (dans le rôle de Trissotin)

www.lescompagnonsdelachimere.com


Arnaud Denis interprète le rôle de Trissotin

Il a également incarné Scapin au Théâtre du Lucernaire en 2006-2007



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Un compte-rendu de la rencontre avec Arnaud Denis au théâtre de l'EABJM le vendredi 23 octobre (Peter)




Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux

LE PORTRAIT - L’ELOGE et LE BLAME (cf. La Bruyère, Les Caractères : excès et juste milieu)

Une enquête sur la place du sujet dans l’histoire de la communication et de la représentation


Vocabulaire : genre, registre ; dramaturge, spectateur ; dialogue et didascalies(internes/externes) : réplique, tirade, monologue


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Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux (1666)

Malade, en désaccord avec Armande, Molière s’éloigna quelque temps du théâtre pour achever cette comédie dont la représentation déconcerta le public qui accueillit toutefois avec plus de chaleur la farce du Médecin malgré lui (1666)

Avec Le Misanthrope, la comédie française classique accomplissait sa lente mutation de comédie d’intrigue en comédie de caractère, même si Le Misanthrope, à la différence de Phèdre (qui offre dans la tragédie, dix ans, offre le même type de mutation) est une succession de tableaux réunis par un fil alors que la tragédie demeure conformément à la tradition pourvue d’une véritable intrigue.



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L'émission « La grande librairie » du 12 novembre était consacrée à Molière avec, parmi les invités, Denis Podalydès (et des extraits de la représentation de L'Avare à La Comédie française)

Vous pourrez vous inspirer de son interprétation d'Harpagon pour votre audition de scènes comiques ( et ajouter la scène du quiproquo à votre répertoire : "les beaux yeux de ma cassette"...)

http://www.france5.fr/la-grande-librairie/index.php?page=article&numsite=1403&id_article=14132&id_rubrique=1406


Tchekhov et le Théâtre d'Art de Moscou

Constantin Stanislavski, La Formation de l'acteur


"Il n'est pas un comédien authentique qui n'ait, un jour ou l'autre, emprunté sciemment ou non, quelques-uns des sentiers de cette analyse, que Constantin Stanislavski décrit minutieusement dans son livre".

Jean Vilar



Constantin Stanislavki dans La Locandieria de Goldoni en 1898


Constantin Stanislavski, La Construction du personnage



« J'ai envie de parler de l'atmosphère qui régnait dans les coulisses durant les représentations de La Cerisaie où, des années durant, j'ai joué le rôle de Charlotta. »

Maria Knebel, L'analyse action



Les Trois soeurs (1900) et La Cerisaie (1904) sont composés pour le MHAT, le Théâtre d'Art de Moscou, qui a été fondé en 1897 par Constantin Stanislavski et Vladimir Nemirovitch-Dantchenko. Les deux metteurs en scène y dirigent une jeune troupe d'avant-garde. L'écriture de Tchekhov est neuve : simplicité, pour ne pas dire banalité des situations et des dialogues recouvrent la réalité sociale de l'époque et dissimulent une vie intérieure qui affleure dans des correspondances subtiles avec les gestes, les comportements, les sons, le cadre de vie. Des thèmes récurrents (le départ, le suicide ou ses substituts) semblent donner du mouvement à une action nulle. Les personnages subissent des faits venus de l'extérieur sans tenter d'avoir une prise sur eux ; les rares initiatives sont un échec dans le marécage du manque de chaleur humaine d'une société bloquée, à l'exception de La Cerisaie, avec la montée dynamique et destructrice de la bourgeoisie. Le symboliste Biely considérait ce théâtre à la fois comme l'aboutissement ultime du réalisme et une première approche du symbolisme, donc unique et sans postérité possible. Le mérite du MHAT est d'avoir su faire sentir par des procédés scéniques les particularités de l'écriture tchekhovienne à un public souffrant des mêmes maux. Les pièces de Tchekhov ont joué un rôle dans l'élaboration du "système" de Stanislavski : recherche du non-dit du texte, justification intérieure des silences et des gestes, qui traduisent la vie profonde des personnages indépendamment des paroles et mieux qu'elles.


À suivre...


J'ai envie de parler de l'atmosphère qui régnait dans les coulisses durant les représentations de La Cerisaie où, des années durant, j'ai joué le rôle de Charlotta.


Bien que la pièce débute par une grande scène entre Lopakhine, Douniacha et, un peu plus tard, Epikhodov, tous ceux qui participaient à « l'arrivée », c'est-à-dire Ranevskaïa, Gaev, Ania, Pichtnik, Varia, Charlotta [...] * étaient assis, jusqu'à l'ouverture du rideau, sur un banc dans l'attente de leur entrée. Après les mots de Lopakhine-Léonidov : « Ca y est, je crois que c'est eux ! », un accessoiriste, toujours le même, traversait, partant du côté opposé à celui où nous nous trouvions, et, tenant dans ses mains un collier de cuir où étaient cousus des grelots, l'agitait rythmiquement, augmentant progressivement le son à mesure qu'il s'approchait de nous. Aussitôt que le bruit des clochettes se faisait entendre, tous ceux qui participaient à « l'arrivée » montaient vers le fond du plateau, d'où ils entraient, en bavardant, en scène, créant ainsi l'excitation caractéristique des retours.


A l'exemple de cette scène, que le spectateur ne faisait qu'entendre, j'ai réalisé une fois pour toutes dans ma vie avec quelle délicatesse de moyens Stanislavski parvenait à convaincre les spectateurs de la vérité de ce qui avait lieu. Quant aux « vieux » qui avaient joué La Cerisaie des années et des années durant, cette scène de coulisse était devenue comme leur chair et leur sang. Et, chaque fois, ils la jouaient comme si elle avait lieu rideau levé. Olga Knipper notamment, déjà en coulisses, était dans cet état d'excitation, cet étonnant état dans lequel il semble absolument naturel que coïncident presque le rire, les larmes et les mots : « La chambre des enfants... »


Une fois que s'était fait entendre les premières notes des grelots, tous ceux qui participaient à la scène de l'arrivée se glissaient avec une incroyable facilité – fruit bien sûr d'un immense labeur – dans la sensation de soi singulière de gens qui, de retour dans leur pays, n'ont pas dormi de la nuit, sont saisis par le froid de l'air humide et printanier d'un petit matin et sont remués tout à la fois par la joie du retour, l'amertume aiguë des pertes et le sentiment que la vie a bien mal tourné.


Me sidérait aussi l'atmosphère régnant sur le banc avant que ne commence notre arrivée hors champ. Knipper, Katchalov, Tarkhanov, Koreneva arrivaient, s'asseyaient, se disaient bonjour, échangeaient parfois même des phrases sans rapport avec le spectacle, mais en même temps ce n'étaient déjà plus Knipper, Katchalov, Tarkhanov, Koreneva mais Ranevskaïa, Gaev, Firs, Varia.


L'énorme force du Théâtre d'Art résidait dans cette aptitude à vivre dans le noyau même des personnages. Il est très dommage que notre jeunesse ne veuille pas croire que ce noyau – une reconstruction extrêmement fine de l'ensemble du système nerveux – ne se donne pas aisément et qu'il n'est tout simplement pas possible de bavarder de Dieu sait quoi dans les coulisses et de se rendre juste après maître de l'ensemble complexe de la personnalité qu'on joue.


* « à l'époque de mes débuts dans le rôle il s'agissait de O.L.Knipper-Tchekhova, V.I.Katchalov, L.M.Koreneva » : les comédiens de la première génération du Théâtre d'Art.


Portrait de Constantin Stanislavki par Valentin Serov