Le Faiseur de Balzac au Théâtre des Abbesses : mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Motta

Le Faiseur de Balzac au Théâtre des Abbesses : mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota
Rendez-vous au Théâtre des Abbesses mercredi 1er avril à 20h15
Début de la représentation : 20h30 (durée : 1h50)




Plongée dans les mœurs, coutumes et ambitions des « hommes d'affaires » aux abois, vertigineux vaudeville balzacien. Les temps changent bien peu.


JEUX DE DUPES
Quand Balzac campe de simples humains piégés par leurs rêves et par le goût du pouvoir, Emmanuel Demarcy-Mota épice le cynisme ambiant d’un humour rageur et ravageur.

Un homme d’affaires ruiné tient ses créanciers en haleine, leur promettant le rapide mariage de sa fille avec un garçon riche. Lequel, en réalité, compte sur cette
« fiancée » pour payer quelques dettes pressantes. Sans la moindre complaisance, Balzac s’est amusé à entrecroiser les tromperies, à composer un jeu de dupes, réjouissant autant qu’effrayant. Car on pourrait lire cette histoire dans le quotidien du jour, elle est de tous les temps. Il suffirait de changer les noms, de prendre les choses avec l’humour rageur et ravageur d’Emmanuel Demarcy-Mota, avec son attention quasi amicale envers les personnages. « Money, Money », chante le chœur, accompagnant sur un ton de plus en plus mélancolique les étapes de cet enlisement dans le cynisme d’un mensonge sans issue. Cynisme généralisé, assumé jusqu’à l’inconscience, jusqu’à l’innocence. Alors, avec un superbe brio, une tendresse subtile, les comédiens font vivre de simples humains, piégés par leurs rêves, par le goût et l’exercice du pouvoir. Ils croyaient y trouver le bonheur.    
Colette Godard
En observant Mercadet, spéculateur aussi cynique que sympathique, se débattre dans des situations toujours plus périlleuses, Balzac ne fait surtout pas la morale : Il s'amuse, campe des personnages aussi fortement vivants que dans ses romans, les bouscule, les secoue de répliques claquantes, leur fait subir les lois de la Comédie. Et c'est ce qui a séduit Emmanuel Demarcy-Mota : faire redécouvrir une pièce rarement jouée, découvrir un Balzac comme toujours creusant au cœur du réel, et cette fois, impitoyablement drôle.
Dossier pédagogique du Théâtre de la Ville
Dossier proposé et réalisé par le Théâtre de la Ville
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Et il n'en resta plus aucun, adaptation de Dix petits nègres d'Agatha Christie par Robert Sandoz au Théâtre de l'Ouest parisien





 Robert Sandoz est assisté à la mise en scène par Thomas Matalou


 Compagnie "L'outil de la ressemblance"


Dix personnages prisonniers, une étrange série de meurtres où chacun tente de résoudre l’énigme, dix individus potentiellement coupables du crime…

Les Dix petits nègres d’Agatha Christie sont une aubaine pour le metteur en scène Robert Sandoz qui y voit un moyen d’analyser les ressorts du mystère pour inventer une nouvelle manière de vivre une histoire policière au théâtre.

Ceux qui restent, David Lescot au Café des Œillets (Théâtre de la Ville)


 "Oui, ça va...", Les enfants du ghetto
 
 
 
Texte de Paul Felenbok & Wlodka Blit-Robertson
 




Paul Felenbok était 7 et Wlodka Blit-Robertson était 12 comme ils ont échappé à la destruction du ghetto de Varsovie en Avril 1943. Ils sont les témoins vivants de cette tragédie. David Lescot à leur rencontre et les a interviewés. Reflétant étroitement le document, David Lescot transpose en écriture théâtrale leurs témoignages.



Das Weisse vom Ei (Une île flottante de Labiche) : mise en scène de Christoph Marthale


Rendez-vous à 20h au Théâtre de l'Odéon, VIème : mercredi et jeudi 11 et 12 mars à partir de 19h30

(durée : 2h20) 


"Chez l'imprévisible Labiche revu par Marthaler n'y a pas que les horloges qui soient déréglées"...

www.theatre-odeon.eu

 

"Eh bien, et ce client ?
– Ah ! Que tu es curieuse !... C'est un cocher de la maison qui a reçu un coup de pied de cheval... Là
– Un cocher ?... Mon compliment !... Demain, on viendra te chercher pour le cheval." 

 


"Chez l'imprévisible Labiche revu par Marthall n'y a pas que les horloges qui soient déréglées"...

Il suffit d'un dialogue repris da capo comme un air d'opéra pour qu'on se retrouve de plain-pied chez Ionesco. Il suffit d'une prise électrique située un peu trop loin d'un appareil à brancher pour que le fil électrique se torde comme un serpent python échappé d'un cauchemar à la Tati.

Il suffit d'un siège qui cède sous un postérieur pour évoquer le Brecht de La Noce chez les petits-bourgeois ou les pantomimes des grands comiques du cinéma muet. Il suffit qu'un piano soit une harpe – et il l'est – pour livrer la scène à tous les carambolages de l'humour dada... Marthaler s'approprie comme nul autre tout ce qu'il touche et l'affole pour le rendre plus vrai que nature. Sous la conduite de ce diable d'artiste, l'île flottante du vaudeville largue les amarres de l'intrigue et prend gaiement le large, au vent de la plus libre fantaisie.  

Marthaler, on se l'imagine disant «Théâtre !» comme un maître de cérémonie lève la main et n'a qu'à s'écrier «Musique !» pour qu'aussitôt l'orchestre joue. Comme s'il lui suffisait d'un geste et de ce mot-là pour qu'à l'instant le théâtre soit présent, entièrement, et nous enveloppe dans une entente d'une autre sorte. «Théâtre !» et nous voilà pris, embarqués comme on peut l'être par la musique, dans un monde où rien ne veut plus rien dire et où tout fait sens. Où s'ouvre dans le temps quotidien une brèche de quelques instants où l'on accepte tout sans nul besoin de comprendre, dans un suspens aussi mystérieux qu'évident – où l'évidence et le mystère, loin de s'opposer, deviennent condition l'un de l'autre.
Ne cherchez donc pas d'île flottante dans le théâtre complet de Labiche : il n'y en a pas. Mais donner un nom de dessert à un spectacle d'après l'auteur du Prix Martin (créé à l'Odéon la saison dernière par Peter Stein), voilà une belle idée qui ressemble bien à Christoph Marthaler, magicien de théâtre et spirituel Prospero de cette île savoureuse entre toutes. Plutôt que de monter un seul texte de Labiche, le maître suisse a extrait de ses œuvres des matériaux à accommoder à sa manière inimitable. Cette fois-ci, il est parti de La Poudre aux yeux, une comédie en deux actes déjà hilarante en elle-même. On y voit s'affronter deux bonnes familles bourgeoises aux noms vaguement évocateurs de bêtes à poils ou à plumes, chacune pourvue d'un enfant en âge d'être marié. Cela tombe bien : Emmeline Malingear et Frédéric Ratinois font déjà tant de musique ensemble qu'on a commencé à jaser dans le voisinage... Il est donc urgent d'ouvrir les pourparlers matrimoniaux.
Histoire de les pimenter un peu, Marthaler s'amuse à faire négocier les pères de famille en français et en allemand. Bien entendu, aucun des deux ne maîtrise la langue de l'autre... Et comme pour ruiner définitivement toute chance de surmonter les malentendus, il leur incorpore délicatement un joli morceau d'Un Mouton à l’entresol, puis saupoudre le tout de délirantes surprises du chef. La première d'entre elles, un prologue polyphonique et polyglotte prononcé à l'avant-scène par la troupe impavide, dynamite allègrement toute chance de «comprendre» quoi que ce soit, comme pour nous préparer aux joyeuses loufoqueries du royaume de théâtre qui nous attend derrière le lourd rideau de velours. Quelques instants plus tard, sous l'œil inscrutable des vieux portraits de famille (au fait, laquelle ?...) qui ornent tous les murs, une pendule inconsolable sonne obstinément une heure qui n'en finit plus, avant que quelques vers du Jabberwocky de Lewis Carroll récités par un Graham Valentine plus pince-sans-rire que jamais achèvent de faire vibrer le diapason de la plus pure absurdité...

Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello au Théâtre de la Ville dans une mise en scène d'Emmanuel Demarcy-Mota

avec la troupe du Théâtre de la Ville





L’INFINI DU THÉÂTRE

Éternel Pirandello ! Treize ans après une première version, Emmanuel Demarcy-Mota revient, avec la famille d’acteurs qui l’entourent, aux intrigues et conflits magistralement écrits par le dramaturge italien.

De façon imprévue, les personnages arrivent, s’imposent à un metteur en scène et ses comédiens, imposent leurs intrigues et conflits qui se cognent aux problèmes de cette troupe censée leur donner une réalité. Situation absurde, quotidienne pour tout homme de théâtre. En particulier Emmanuel Demarcy-Mota, qui ne conçoit pas son métier sans une équipe, une famille d’acteurs avec lesquels il creuse les infinis mystères de la vie et de sa « représentation ». Il a abordé une première fois la pièce de Pirandello en 2001, avec bonheur puisqu’elle s’est jouée pendant deux ans. On y trouvait déjà sa connaissance, son intelligence passionnée du théâtre et de ses indicibles lois. L’expérience acquise au cours des ans lui a permis de creuser encore, d’affiner son travail, de sorte qu’il devenait nécessaire de retrouver les personnages et leurs interprètes, et avec eux, retrouver les méandres d’une situation à travers laquelle s’inscrivent toutes les questions imaginables et inimaginables posées par le fait de vivre ensemble.