Autour des Pas perdus : option théâtre de 1ère - 21 mai 2010









La préparation des horloges du décor : un bon souvenir !


















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« Les départs qui déchirent le coeur, dit Rimbaud » (p. 9)

"Autour des Pas perdus" de Denise Bonal


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SYNOPSIS

"Autour des Pas perdus" de Denise Bonal


« Les départs qui déchirent le coeur » (p. 9) : Hélène


Les images (p.107) : CARMEN (bande-son) « Chacun passe, /chacun vient, /chacun va, /Drôles de gens que ces gens-là. »


Acte I


Les petits truands (p. 13) : Rachel et Victoria

La femme âgée (p.17) : Elena

Intercalaire (p.18) : Norah et Melchior

Dis à ta tante (p. 19) : Iris et Victoria

Une bagarre (p.22) : Charles, Matthias, Melchior

Téléphone (p. 25) : Florane

Le déserteur (p. 26) : Dafna et Charles

La photo (p. 28) : Rachel et Matthias

Victoria : en arrière plan (diaporama : gros plan sur les yeux)


CAVATINE

Victoria (Barberine) et Serge au piano, Noces de Figaro, Mozart, IV, 1

« L'ho perduta... me meschina!...Ah chi sa dove sarà ? Non la trovo... emia cigina...E il padron cosa dirà ? »


Acte II


La chemise jaune (p.31) : Norah et Melchior

Traversée du peintre en bâtiment jusqu'à l'horloge (pendant que Elle et Lui s'embrassent) : il s'installe à côté de l'horloge pour peindre au rouleau en sifflotant ... Puis il regarde l'horloge, en prend les mesures...

Intercalaire (p.32) : Salomé et Charles

Les nettoyeuses (p.33) : Elena et Victoria + Hélène

Mère et fille (p.37) : Albane et Hélène - Iris (mendiant)

Bruges (p.39) : Salomé et Melchior

Intercalaire (p.41) : Albane et Norah

La photo (p.45) : Iris et Matthias

Intercalaire (p.42) : Hélène et Norah


1ère METAMORPHOSE : chorégraphie des horloges détraquées

VALSE de CHOPIN : Serge (au piano).

Le groupe danse avec les horloges détraquées, le contrôleur-lapin blanc essaie de rétablir l'ordre.


Acte III


Le tableau perdu (p.52) : Elena, Charles et Matthias

Téléphone (p.56) : Norah

La nature (p.59) : Dafna et Elena

Intercalaire (p.67) : Iris (peintre en bâtiment) et Melchior

Fait divers (p.67) : Elena et Matthias

Les nettoyeuses (p.66) : Norah et Salomé (2 répliques) + Hélène

Les jeunes fugueuses (p. 72) : Albane et Dafna


2ème METAMORPHOSE

1. Le contrôleur-lapin blanc conduit le groupe jusqu'à l'horloge qu'il désigne en montrant l'heure... (les nettoyeuses en arrière plan : curieuses)

THE ENTERTAINER (Scott Joplin) : Serge au piano

2. Tout le monde se met à danser : les nettoyeuses apparaissent en danseuses, le lapin est de plus en plus dépassé.
3. Entrée du peintre en bâtiment métamorphosé en artiste-peintre : il superpose son support d'horloge qu'il peint en couleurs.

4. Coups de sifflets du guide affolé, énervé, détraqué (à la fin de l'intermède musical)... Il enlève l'horloge du peintre et la lui tend avec autorité.
5. Sortie de scène du groupe : restent seuls en scène Florane et Rachel pour Bastory


Acte IV


Bastory (p.75) : Florane et Rachel

La jeune fille errante (p. 81) : Dafna (Beethoven : Serge au piano)

La fièvre des voyages ( p.83) : Florane et Melchior

Les petites lumières jaunes (p. 89) : Albane

Retour de Bruges (p. 96) : Salomé, Melchior et Matthias

Le beau linge (p. 98) : Victoria

La famille (p. 99) : Norah, Charles et Matthias

Traversées de plateaux avec les horloges


3ème METAMORPHOSE

Ré-apparition du peintre qui remplace l'horloge de la gare par son horloge bariolée, suivi des nettoyeuses ...

Les images (p.107) : CARMEN (bande-son) - Traversées de plateau des voyageurs.

« Chacun passe, /chacun vient, /chacun va, /Drôles de gens que ces gens-là. »

SILENCE : chacun garde la pause.
Le peintre-mendiant, assis à droite

Tu reviendras ? (p. 11) : choral


CAVATINE : Serge au piano

Retour de la jeune fille errante, un bougeoir à la main :

« Oui cette vallée de larmes, moi je vous le dis, il ne faut plus en entendre parler »

Norah se lève : « plus en entendre parler »

Le peintre-mendiant se lève : « il ne faut plus... »

Albane : "Il ne faut plus en entendre parler"


4ème METAMORPHOSE

Apparition du pianiste qui place son horloge en clé de sol à côté de celle de l'artiste peintre : le contrôleur-lapin blanc fait voler sa casquette pour lui sauter au cou : Alice...

LA TRAVIATA (bande-son)


Métamorphose finale : chorégraphie avec les horloges fantaisistes autour de la jeune fille errante et de son cavalier, d'Alice et de son pianiste ...


Les horloges finissent accrochées un peu partout sur les murs de la gare.


SALUT







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"La jeune fille errante" - Les Pas perdus, Denise Bonal


-- Oui, cette vallée de larmes, moi je vous le dis, il ne faut plus en entendre parler ! Que ceux qui ont inventé ce paysage le boivent jusqu'à la dernière goutte ! Non, non, on n'est pas sur la terre pour pleurer, que ce soit dans un mouchoir, un lit, une forêt, un escalier ou un train. Non, les larmes c'est fait pour le jour où l'homme qu'on aime vous dit enfin qu'il vous aime – ou quand le prisonnier se retrouve à l'air libre. Je dirai même qu'on n'est pas sur la terre pour mourir! Ah ! Non ! On serait arrivés ici, juste pour mourir ! On nous aurait jetés comme une poignée de sel dans la soupe rien que pour nous voir fondre entre les yeux du bouillon. Non ! On est ici pour vivre ! Oui, pour vivre avec du ciel partout, du ciel sous les bras et dans les draps, du ciel en pagaie, du ciel qu'on pourrait presque toucher, et qu'on verrait palpiter sur les trottoirs et même dans le métro, et même dans son bol de café, et même dans l'eau où on lave le bol de café. Parce que vivre c'est pas une habitude, c'est une expédition au long cours et bien plus intéressante que de sauter sur la lune où il n'y a que des crevasses et des cailloux blancs, parce que sur la terre on a des boulangers, des lits avec des cuisses entre les cuisses, des musiques de Beethoven, des T-shirts où on tient au chaud entre ses deux seins le chanteur qu'on aime, et des bicyclettes pleines de chrome et de couleurs qui ne rouillent pas et qui vous roulent vers celui qu'on aime. Tout ça parce que je me dis que c'est un vrai miracle d'être en vie. De pouvoir écouter le vent qui fait tourner les étoiles. Que vivre, ça n'arrive pas à tout le monde et que ça serait un crime de croire la mort une chose naturelle ! Dieu aurait voulu notre mort ! ? Ca a dû lui échapper ! Il n'a pas su rattraper le coup. Et il sait bien au fond de lui que de tous les scandales, la mort est le plus dégueulasse des scandales, le plus bordélique... Et ça lui fait honte... Quand j'apprends la mort de quelqu'un, je me dis qu'il y a quelque chose qui s'est coincé au départ.


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ELLE : -Tu reviendras ?


LUI : -- Je reviendrai.


ELLE : --Tu m'aimeras encore ?


LUI : -- Je t'aimerai toujours.


ELLE : -- Tu me le diras ?


LUI : -- Je te le dirai et le redirai.


ELLE: --Tu ne m'oublieras pas ?


LUI : -- Je ne t'oublierai pas.


ELLE : -- Tu ne changeras pas ?


LUI : -- Je ne changerai pas.


ELLE : -- J'ai raison d'avoir confiance ?


LUI : -- Tu as raison d'avoir confiance.


ELLE : -- Même si tu restes longtemps ?


LUI : -- Même si je reste longtemps.


ELLE : -- Tu m'écriras ?


LUI : -- Je t'écrirai.


ELLE : -- Tu attendras mes lettres ?


LUI : -- J'attendrai tes lettres.


ELLE : -- Le soir, seul dans ton lit, tu m'entoureras de tes bras ?


LUI : -- Le soir, dans mon lit, je t'entourerai de mes bras.


ELLE : -- J'ai mal.


LUI : -- J'ai mal aussi.


ELLE : -- Regarde-moi.


LUI : -- Je te regarde.


ELLE : -- Ne perds pas ma photo.


LUI : -- Je ne la perdrai pas.


ELLE : -- Embrasse moi.