Affabulazione, d'après Pasolini du 4 au 9 novembre
La Panopée, 11 avenue Jézéquel
M°13 – Malkoff – Plateau de Vanves
Peut-on faire un rêve, ne pas s'en souvenir, et avoir, par ce rêve, sa vie changée ?
Ivanov de Tchekhov à l'Odéon Théâtre de l'Europe
O O
Avec :
Benjamin Abitan, Cyril Bothorel
Xavier Brossard, Yann-Joël Collin
Nicolas Fleury, Catherine Fourty
Thierry Grapotte, Alexandra
Scicluna, Sofia Teillet
Et en alternanceMarie Cariès et Sandra Choquet
Christian Esnay et Éric Louis
Sharif Andoura et Pascal Collin
Production La Nuit surprise par le jour.
La Nuit surprise par le jour est
conventionnée par la DRAC Ile-de-France
Avec le soutien du Maillon, théâtre
de Strasbourg/scène européenne, du
Théâtre national de Bretagne/ Rennes,
du CentQuatre/Paris & de l’Aire-Libre
de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Remerciements à l’Espace Renaudie et
Jérémie Clément, au Théâtre Paris-Villette et Patrick
Gufflet, à Martine Philippe et à la
Grande Halle de la Villette.
Théâtre Antoine Vitez - 94200 Ivry-sur-Seine
La Mouette
de Tchekhov : mise
en scène de Yann-Joël Collin au
Théâtre de Vitry sur Seine
avec
Catherine Fourty
Avec :
Benjamin Abitan, Cyril Bothorel
Xavier Brossard, Yann-Joël Collin
Nicolas Fleury, Catherine Fourty
Thierry Grapotte, Alexandra
Scicluna, Sofia Teillet
Et en alternanceMarie Cariès et Sandra Choquet
Christian Esnay et Éric Louis
Sharif Andoura et Pascal Collin
Production La Nuit surprise par le jour.
La Nuit surprise par le jour est
conventionnée par la DRAC Ile-de-France
Avec le soutien du Maillon, théâtre
de Strasbourg/scène européenne, du
Théâtre national de Bretagne/ Rennes,
du CentQuatre/Paris & de l’Aire-Libre
de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Remerciements à l’Espace Renaudie et
Jérémie Clément, au Théâtre Paris-Villette et Patrick
Gufflet, à Martine Philippe et à la
Grande Halle de la Villette.
Théâtre Antoine Vitez - 94200 Ivry-sur-Seine
Tchekhov écrit :
"Vous savez, je voudrais qu’on me joue de façon toute simple, primitive... une pièce... sur l’avant-scène, des chaises... Et puis de bons acteurs qui jouent... C’est tout... Et sans oiseaux, et sans humeurs "accessoiresques"... ça me plairait beaucoup de voir ma pièce représentée de cette façon-là... Ce que j’écris c’est la vie.."
Face à un monde sur le déclin, Tchekhov éprouve le besoin de redonner du sens au réel.
Dans La Mouette,Tréplev pose son
théâtre précaire au milieu de la propriété familiale. De la même
manière, les acteurs vont prendre possession de l’espace (théâtre,
ou ce qui en tient lieu), et entreprendre de mettre en jeu de façon
impromptue, le texte de Tchekhov.
C’est à une représentation traitée comme une répétition, une fabrication de théâtre en direct que nous vous convions.
Tchekhov écrit :“Vous savez, je voudrais qu’on me joue de façon toute simple, primitive... une pièce... sur l’avant-scène, des chaises...
Et puis de bons acteurs qui jouent... C’est tout... Et sans oiseaux, et sans humeurs “accessoiresques”...ça me plairait beaucoup de voir ma pièce représentée de cette façon-là... Ce que j’écris c’est la vie...”
Face à un monde sur le déclin, Tchekhov éprouve le besoin de redonner du sens au réel.
C’est en confrontant son écriture à notre travail que nous tentons aussi d’interroger notre propre rapport à la réalité: La Mouette nous a semblé une comédie suffisamment joyeuse et optimiste pour interroger notre situation actuelle.
Yann-Joël Collin
Libération société : article mis en ligne sur facebook par Garance Rivoal
«Grâce au jeu, j’ai appris à me contrôler»
REPORTAGE
Dans l’Yonne, des jeunes en rupture familiale ont répété «la Dispute.com», adaptée de Marivaux. L’occasion de sortir du carcan de l’école tout en faisant mentir les médisants.
On
les avait prévenus qu’ils ne sauraient jamais leur texte. Qu’avec ces
enfants-là, il vaut mieux faire du sport. Qu’ils ont besoin de se
défouler, d’évacuer leur colère. Qu’à l’école, quand on leur demande de
refaire quelque chose, ils renversent le bureau par terre. On leur avait
dit que l’improvisation théâtrale allait décupler leur agressivité.
Qu’ils allaient passer leur temps à s’engueuler. Et, au début, en effet,
ils ont passé leur temps à s’engueuler.
Mais voilà Mélany, Thomas, Kévin, Audrey, Christopher qui montent sur scène. Elle est jolie, ses grands yeux noisette écarquillés et sa panique d’oublier ses répliques. On dirait un prince, dans son habit blanc à replis. On dirait un elfe, quand il chante, seul au milieu, la voix flûtée : «Reviens, reviens, je t’attends une rose à la main.»
Christopher a 12 ans. Il est pensionnaire à l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) de Saint-Georges-sur-Baulche, près d’Auxerre (Yonne), qui accueille des enfants souffrant de troubles du comportement. Autour de lui, en arc de cercle, avancent Mélany (Eglé), Prisque (Carise), Thomas (Azor), Romain (Mesrou). Des «jeunes des foyers», comme ils s’appellent euxmêmes, placés sur décision judiciaire à la suite de maltraitances ou de défaillances parentales. Des «artistes dramatiques», affirme leur premier contrat de travail, qui les embauche pour huit dates au Théâtre de la Tempête (dès mercredi) à Paris, deux à Avallon (Yonne) et une à Nevers (Nièvre).
La Dispute.com, c’est leur spectacle, «un texte de Marivaux et des choses de nous qu’on a rajoutées», résume Logan, 18 ans, en maison d’enfants à Coulanges-sur-Yonne depuis deux ans et demi. «La dispute, c’est un sentiment que je connais, dit Maxence, 15 ans, en foyer à Gurgy (Yonne). Avant, dès qu’on me disait quelque chose, je partais au quart de tour, je m’énervais. C’est bizarre, tu peux être tout gentil et l’instant d’après un monstre. C’est en partie pour ça que j’ai été placé.»
Bazar ambiant. Ce mercredi 15 octobre, dans la salle polyvalente de Gurgy, c’est le dernier filage avant une répétition publique, puis la première parisienne, jeudi en huit. Prisque, 17 ans, râle ; elle n’aime pas son costume. «C’est n’importe quoi ce chapeau. Et le pantalon jogging pattes d’eph, pfff.» Serge Sándor, le metteur en scène, sourit. «Un comédien n’aime jamais son costume la première fois qu’il le met.» Au milieu du bazar ambiant - une embrouille en coulisse, un débat sur les piercings sur scène -, le flegme joyeux de l’homme de théâtre est fascinant. L’impondérable ne lui fait pas peur, lui qui a monté des pièces avec des SDF au Théâtre de Chaillot, des détenus dans les prisons de Mexico, des malades psychiatriques à La Havane. «Avec, à chaque fois, un seul but, répète-t-il. Réaliser une création de qualité capable de défier le théâtre conventionnel. Pas question de limiter nos ambitions artistiques.» S’ajoute, en revanche, une autre ambition : changer l’image souvent dévalorisée que ces jeunes ont d’eux-mêmes. Et le regard des autres sur eux. «Personne ne croit que des jeunes de foyers sont capables de faire un truc de ouf comme ça», résume Marion, 18 ans, placée depuis neuf ans.
La pièce de Marivaux est un conte abstrait sur l’infidélité. Hermiane et son Prince, débattant de savoir lequel des deux sexes fut le premier inconstant, décident d’élever quatre enfants, deux filles et deux garçons, dans une forêt coupée du monde. Puis, à l’adolescence, de les confronter, pour savoir qui trompera qui en premier. Les jeunes l’ont transposée dans un loft de télé-réalité, ajoutant à quelques endroits leurs propres dialogues. «Au collège, j’ai fait du théâtre, raconte Mélany, 13 ans. C’était Molière, le Médecin malgré lui. J’ai pas aimé. La Dispute, ça ressemble à notre vie. Et puis on peut proposer des choses. Au collège, c’est même pas la peine.»
Mélany tient le premier rôle, la belle adolescente narcissique Eglé. Un long texte en prose du XVIIIe qu’elle a appris vaillamment. «A l’école, impossible de lui faire retenir quatre lignes de récitation, compare son éducateur, Mario. A l’atelier théâtre, la différence, c’est que Serge ne les lâche jamais, même quand ils sont ultra casse-pieds. Ce qui manque à ces enfants, c’est une affection inconditionnelle pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils font. L’école les confond avec ce qu’ils font : "Il se comporte en petit branleur, c’est un petit branleur." Ici, s’ils se plantent, on leur dit "tu feras mieux demain".»
Christopher entre par la petite porte du loft, un poème à la main. Il l’a écrit pour sa mère. «Avec le temps et le vent de la vie, je me suis mis à courir après ton sourire.» Comme la plupart des enfants du spectacle, il ne sait pas si elle viendra le voir jouer. «Mes parents, ils ont pas le temps, ils sont très occupés, raconte Stephen, 11 ans. Au début, quand je leur ai dit que je faisais du théâtre, ils voulaient pas me croire, parce qu’avant je mentais tout le temps. Mais, grâce au théâtre, j’ai appris à mieux me contrôler, je viens de rentrer dans une école normale en inclusion en CM2, mon éducateur est très fier. Je vais gagner 90 euros, je vais acheter des jeux pour mon petit frère.» Kévin sourit à côté. «J’ai dit à ma mère qu’on allait être payés, elle m’a dit que comme ça je pourrais rembourser tout ce que j’ai cassé.»
«Aboutissement». Assise sur une chaise en plastique, Josette, éducatrice de Kévin, Christopher et Stephen à l’Itep, les regarde. «Avec les enfants des foyers, ils ont en commun des histoires familiales brisées, chaotiques, des séparations, des placements, voire, plus graves, des maltraitances, des incestes, dit-elle. Et puis la non-estime de soi, le discours "je ne vaux rien, je suis une merde." C’est rare un projet qui mélange ainsi les différents types d’institutions. Quand ils ont rejoint le groupe des "grands" des foyers, ils étaient fous de joie.»
Mélany tapote ses ongles au vernis bleu pétant sur l’écran de son portable tandis que Maël et Maxence répètent une nouvelle scène, rajout de dernière minute. «C’est duuur d’attendre», souffle l’adolescente. Son éducateur, Mario, hoche la tête. «Ils ont manqué de pratiquement tout. Donc, quand ils sont en situation de prendre, ils prennent tout, tout de suite, ils dévorent. Ils ont tellement été déçus dans leur enfance par l’attente. Des attentes vides, trompées. Là, ils patientent à chaque répétition, et ils patientent depuis un an pour parvenir aux représentations.»
Vincent Thomas, qui dirige sept établissements, dont trois participent au projet, avait contacté Serge Sándor «parce qu’aucune activité culturelle n’existait dans les foyers ; il n’y avait que du sport». Au départ, explique-t-il, l’objectif était la découverte du théâtre. «Et puis on a complètement dépassé ça ! Les enfants se sont métamorphosés, épanouis. Certains qui n’osaient même pas adresser la parole à un adulte, d’autres, au contraire, qui n’étaient que dans la bagarre : Serge en a fait une véritable troupe, on sort du petit spectacle d’école. Et le fait d’aller à l’aboutissement d’un projet… Ce sont des enfants qui ne vont pas souvent au bout. Pas au bout de l’école, pas au bout de la formation, pas au bout de la relation, qu’ils font exploser pour rester maîtres des choses…»
Sur la scène du Théâtre de la Tempête à Paris, Tiffany, Benjamin, Prisque, Logan et les autres auront «la peur» mais aussi «la fierté», dit Marion. Le trac, oui, bien sûr, renchérit Salem, 15 ans, qui s’occupe de la régie son et lumière. «Mais on ne va pas lâcher, c’est pour Serge et pour nos éducateurs qu’on le fait.»
Mais voilà Mélany, Thomas, Kévin, Audrey, Christopher qui montent sur scène. Elle est jolie, ses grands yeux noisette écarquillés et sa panique d’oublier ses répliques. On dirait un prince, dans son habit blanc à replis. On dirait un elfe, quand il chante, seul au milieu, la voix flûtée : «Reviens, reviens, je t’attends une rose à la main.»
Christopher a 12 ans. Il est pensionnaire à l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) de Saint-Georges-sur-Baulche, près d’Auxerre (Yonne), qui accueille des enfants souffrant de troubles du comportement. Autour de lui, en arc de cercle, avancent Mélany (Eglé), Prisque (Carise), Thomas (Azor), Romain (Mesrou). Des «jeunes des foyers», comme ils s’appellent euxmêmes, placés sur décision judiciaire à la suite de maltraitances ou de défaillances parentales. Des «artistes dramatiques», affirme leur premier contrat de travail, qui les embauche pour huit dates au Théâtre de la Tempête (dès mercredi) à Paris, deux à Avallon (Yonne) et une à Nevers (Nièvre).
La Dispute.com, c’est leur spectacle, «un texte de Marivaux et des choses de nous qu’on a rajoutées», résume Logan, 18 ans, en maison d’enfants à Coulanges-sur-Yonne depuis deux ans et demi. «La dispute, c’est un sentiment que je connais, dit Maxence, 15 ans, en foyer à Gurgy (Yonne). Avant, dès qu’on me disait quelque chose, je partais au quart de tour, je m’énervais. C’est bizarre, tu peux être tout gentil et l’instant d’après un monstre. C’est en partie pour ça que j’ai été placé.»
Bazar ambiant. Ce mercredi 15 octobre, dans la salle polyvalente de Gurgy, c’est le dernier filage avant une répétition publique, puis la première parisienne, jeudi en huit. Prisque, 17 ans, râle ; elle n’aime pas son costume. «C’est n’importe quoi ce chapeau. Et le pantalon jogging pattes d’eph, pfff.» Serge Sándor, le metteur en scène, sourit. «Un comédien n’aime jamais son costume la première fois qu’il le met.» Au milieu du bazar ambiant - une embrouille en coulisse, un débat sur les piercings sur scène -, le flegme joyeux de l’homme de théâtre est fascinant. L’impondérable ne lui fait pas peur, lui qui a monté des pièces avec des SDF au Théâtre de Chaillot, des détenus dans les prisons de Mexico, des malades psychiatriques à La Havane. «Avec, à chaque fois, un seul but, répète-t-il. Réaliser une création de qualité capable de défier le théâtre conventionnel. Pas question de limiter nos ambitions artistiques.» S’ajoute, en revanche, une autre ambition : changer l’image souvent dévalorisée que ces jeunes ont d’eux-mêmes. Et le regard des autres sur eux. «Personne ne croit que des jeunes de foyers sont capables de faire un truc de ouf comme ça», résume Marion, 18 ans, placée depuis neuf ans.
La pièce de Marivaux est un conte abstrait sur l’infidélité. Hermiane et son Prince, débattant de savoir lequel des deux sexes fut le premier inconstant, décident d’élever quatre enfants, deux filles et deux garçons, dans une forêt coupée du monde. Puis, à l’adolescence, de les confronter, pour savoir qui trompera qui en premier. Les jeunes l’ont transposée dans un loft de télé-réalité, ajoutant à quelques endroits leurs propres dialogues. «Au collège, j’ai fait du théâtre, raconte Mélany, 13 ans. C’était Molière, le Médecin malgré lui. J’ai pas aimé. La Dispute, ça ressemble à notre vie. Et puis on peut proposer des choses. Au collège, c’est même pas la peine.»
Mélany tient le premier rôle, la belle adolescente narcissique Eglé. Un long texte en prose du XVIIIe qu’elle a appris vaillamment. «A l’école, impossible de lui faire retenir quatre lignes de récitation, compare son éducateur, Mario. A l’atelier théâtre, la différence, c’est que Serge ne les lâche jamais, même quand ils sont ultra casse-pieds. Ce qui manque à ces enfants, c’est une affection inconditionnelle pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils font. L’école les confond avec ce qu’ils font : "Il se comporte en petit branleur, c’est un petit branleur." Ici, s’ils se plantent, on leur dit "tu feras mieux demain".»
(Photos Lionel Charrier. Myop)
Sur scène, Kévin, 12 ans, déclame les «rêves» des enfants de l’Itep. «Un
monde meilleur, avec la paix. Un bon comportement, arrêter mes colères.
Casser la gueule à quelqu’un. Avoir une belle voiture. Ne pas avoir
d’enfants. Rencontrer Violetta [héroïne d’une série Disney, ndlr].
Devenir immortel.» Le décor rouge profond, les accessoires et les
costumes ont été fabriqués par des mineurs du centre éducatif renforcé
(CER) de Gurgy et de plusieurs établissements de placement éducatif de
la région.Christopher entre par la petite porte du loft, un poème à la main. Il l’a écrit pour sa mère. «Avec le temps et le vent de la vie, je me suis mis à courir après ton sourire.» Comme la plupart des enfants du spectacle, il ne sait pas si elle viendra le voir jouer. «Mes parents, ils ont pas le temps, ils sont très occupés, raconte Stephen, 11 ans. Au début, quand je leur ai dit que je faisais du théâtre, ils voulaient pas me croire, parce qu’avant je mentais tout le temps. Mais, grâce au théâtre, j’ai appris à mieux me contrôler, je viens de rentrer dans une école normale en inclusion en CM2, mon éducateur est très fier. Je vais gagner 90 euros, je vais acheter des jeux pour mon petit frère.» Kévin sourit à côté. «J’ai dit à ma mère qu’on allait être payés, elle m’a dit que comme ça je pourrais rembourser tout ce que j’ai cassé.»
«Aboutissement». Assise sur une chaise en plastique, Josette, éducatrice de Kévin, Christopher et Stephen à l’Itep, les regarde. «Avec les enfants des foyers, ils ont en commun des histoires familiales brisées, chaotiques, des séparations, des placements, voire, plus graves, des maltraitances, des incestes, dit-elle. Et puis la non-estime de soi, le discours "je ne vaux rien, je suis une merde." C’est rare un projet qui mélange ainsi les différents types d’institutions. Quand ils ont rejoint le groupe des "grands" des foyers, ils étaient fous de joie.»
Mélany tapote ses ongles au vernis bleu pétant sur l’écran de son portable tandis que Maël et Maxence répètent une nouvelle scène, rajout de dernière minute. «C’est duuur d’attendre», souffle l’adolescente. Son éducateur, Mario, hoche la tête. «Ils ont manqué de pratiquement tout. Donc, quand ils sont en situation de prendre, ils prennent tout, tout de suite, ils dévorent. Ils ont tellement été déçus dans leur enfance par l’attente. Des attentes vides, trompées. Là, ils patientent à chaque répétition, et ils patientent depuis un an pour parvenir aux représentations.»
Vincent Thomas, qui dirige sept établissements, dont trois participent au projet, avait contacté Serge Sándor «parce qu’aucune activité culturelle n’existait dans les foyers ; il n’y avait que du sport». Au départ, explique-t-il, l’objectif était la découverte du théâtre. «Et puis on a complètement dépassé ça ! Les enfants se sont métamorphosés, épanouis. Certains qui n’osaient même pas adresser la parole à un adulte, d’autres, au contraire, qui n’étaient que dans la bagarre : Serge en a fait une véritable troupe, on sort du petit spectacle d’école. Et le fait d’aller à l’aboutissement d’un projet… Ce sont des enfants qui ne vont pas souvent au bout. Pas au bout de l’école, pas au bout de la formation, pas au bout de la relation, qu’ils font exploser pour rester maîtres des choses…»
Sur la scène du Théâtre de la Tempête à Paris, Tiffany, Benjamin, Prisque, Logan et les autres auront «la peur» mais aussi «la fierté», dit Marion. Le trac, oui, bien sûr, renchérit Salem, 15 ans, qui s’occupe de la régie son et lumière. «Mais on ne va pas lâcher, c’est pour Serge et pour nos éducateurs qu’on le fait.»
"Body Art", tableau vivant à la manière de Bill Viola for "The Quintet of the silence" (1951)
Option Théâtre de Première : groupe A
Première expérience de ce travail sur le silence,
le corps, la gestuelle, le mouvement, l'individu et le groupe ..
"Mon corps, mon lieu" :
"anthropoglyphes" . . "le vrai sang"
Valère Novarina
A suivre . .
Première expérience de ce travail sur le silence,
le corps, la gestuelle, le mouvement, l'individu et le groupe ..
"Mon corps, mon lieu" :
"anthropoglyphes" . . "le vrai sang"
Valère Novarina
A suivre . .
For The Quintet of the Silent, Bill Viola
assembled five actors in a composition that recalls a Renaissance
painting. He instructed the performers "to show pressure,
tension, and stress in a general arc of emotion as it enters,
manifests, and leaves the body." Viola filmed their
interpretation of this instruction in one minute in real time, but
the final work is stretched over a fifteen-minute continuous loop.
Since Bill Viola became a pioneer of video art in
the 1970s, he has often referred to spirituality in his art. During a
yearlong residency at the Getty Research Institute in California in
1998, Viola studied the passions in medieval and Renaissance art. Two
years later, Viola began a series focusing on extremes of human
emotion that included The Quintet of the Silent. This work
is presented without sound, isolating the nuanced progression of
facial expressions within a wave of emotional intensity.
Exposition Bill Viola au Grand Palais (2014)
Les Nègres de Jean Genet à l'Odéon-Théâtre de l'Europe dans une mise en scène de Bob Wilson
"Tous les hommes sont comme toi, Ils imitent. Ne pourrais-tu pas inventer autre chose ?"
Réservations 2014-2015 : Options Théâtre de 1ères A et B
Restitution
de fin d'année :
Six personnages en quête d'auteur de Pirandello
Illusions comiques d'Olivier Py
Six personnages en quête d'auteur de Pirandello
Illusions comiques d'Olivier Py
Problématique
d'année : les mises en abyme
Les Nègres
de Jean Genet,
mise en scène de Bob Wilson : mardi 18 novembre à l'Odéon
La Réunification des deux Corées, Joël Pommerat (1h50): mercredi 10 décembre à Berthier-Odéon 17ème
Das Weisse Vom Ei
(Une île flottante) d'Eugène Labiche,
mise en scène de Christoph Marthaler (2h20) : mercredi 11 et jeudi
12 mars à 20 h à l'Odéon 6èmeLa Réunification des deux Corées, Joël Pommerat (1h50): mercredi 10 décembre à Berthier-Odéon 17ème
Ivanov d'Anton Tchekhov, mise en scène de Luc Bondy (création) : mercredi 4 février à 20 h à l'Odéon 6ème(2de 15 avril)
Les Fausses confidences de Marivaux, mise en scène de Luc Bondy (2h) : mercredi 10 juin à 20h à l'Odéon 6ème
Théâtre de
la Ville :
Le Faiseur,
Emmanuel Demarcy-Motta
: mercredi 1er avril à 20h30
Go down, Moses,Romeo
Castelluccci :
lundi 10 novembre à 20h30
Six personnages en quête d'auteur, Emmanuel Demarcy-Mota : mercredi 21 janvier à 20h30 (55)Ceux qui restent de David Lescot : jeudi 19 mars à 20h45
Orlando ou l'impatience, Olivier Py : jeudi 16 avril à 20h
Antigone, Ivo Van Hove : mardi 12 mai à 20h30
Cendrillon de Joël Pommerat, Options Théâtre de Tles 2014
Peter
Brook, Sur un fil -
Réalisateur : Simon Brook
Producteur : BROOK PRODUCTION, ARTE FRANCE, ERMANNO OLMI - Arte - mercredi 03 juillet à 22h15, 84 min – VOD-DVD
Pendant plusieurs jours, à l'occasion
d'un atelier d'improvisation pour lequel il a réuni autour de lui un
groupe d'acteurs et de musiciens, il a laissé pénétrer des caméras
au coeur de ses répétitions, conçues autour d'un exercice
fondamental au nom symbolique : "La Corde
Raide".
Véritable concentré d'années de
recherche et d'expérimentations théatrales, cet exercice riche et
multiple, qui réunit tous les aspects du travail de l'acteur, est
devenu le fondement de la démarche et de la philosophie de Peter
Brook.
Film
atypique et personnel, "Sur
un Fil..."
nous plonge dans l'intimité du travail du metteur en scène et de sa
troupe, sans en troubler la vérité, et montre la magie du processus
de création. Il nous entraîne sur cette "corde
raide"
imaginaire et métaphorique et nous invite à vivre, bien au-delà du
théâtre, une expérience humaine et philosophique unique.
Filmée dans l'intimité du travail du
metteur en scène Peter Brook et de sa troupe, une expérience
théâtrale unique qui dévoile la magie du processus de création.
Peter Brook,
metteur en scène emblématique du théâtre contemporain, a accepté
de lever le rideau sur la face cachée de son travail et les secrets
de ses méthodes. Pendant plusieurs jours, à l’occasion d’un
atelier d’improvisation pour lequel il a réuni autour de lui un
groupe d’acteurs et de musiciens, il a laissé pénétrer des
caméras au cœur de ses répétitions, conçues autour d’un
exercice fondamental au nom symbolique : "La
corde raide". Véritable concentré
d’années de recherche et d’expérimentations théâtrales, cet
exercice qui réunit tous les aspects du travail de l’acteur, est
devenu le fondement de la démarche de Peter Brook.
Récompenses : Mostra
de Venise 2012 - Sélection officielle
"La
différence entre l'acteur et le non-acteur est le don de créer un
lien entre l'imagination et le corps",
Peter Brook
"Ah, Molière !" Michel Bouquet
Pas si facile de concilier "théâtre de caractère" et "de situation" en "cercles/fictions" romanesques à la recherche des "anneaux nécessaires d'un beau style" multi-générationnel, entre La Recherche du temps perdu de Marcel Proust et les "albums" ou Mythologies de Roland Barthes..
Le Moving Art ou la rencontre entre art et surprise pour des "Théâtres en présence(s)" romanesques en "cercles/fictions"
Aki Kuroda, Installation
Le théâtre, un art total
(particulièrement celui de Joël Pommerat)
(particulièrement celui de Joël Pommerat)
en perspective croisée avec les arts plastiques, la musique et la danse, le cinéma..
"Tempo è", une installation romanesque à la recherche d'une esthétique contemporaine
http://tempoereconnaissance2014.blogspot.com
Tempo è : un dispositif de mise en scène romanesque inter-nautique à la recherche d'une esthétique contemporaine
"Tempo
è galant'uomo"
Figaro
dans
Le Mariage de Figaro
de Beaumarchais (Acte III, scène 5)
Les
pages de ces romans comme autant de fractales recombinables jusqu'en
décembre 2014 suivant un mouvement brownien ("working
in progress")
seront mises en ligne au fur et à mesure des envois de propositions
de phrases, de paragraphes, de pages, d'articles et/ou de chapitres
des romanciers internautes orchestrées par les différents comités
éditoriaux afin de représenter des courbes de mosaïques
multi-générationnelles en "cercles/fictions"
:
"Amant
alterna Camenae",
Virgile
("Les
Muses aiment les chants alternés")
Du
héros au personnage suivant le fil d'une intrigue : 1ère
étape au Collège
Une
remise en cause des notions d'intrigue et de personnages ? 2ème
étape au Lycée
Un
retour aux notions d'intrigue et de personnages ? 3ème
étape à partir de 18 ans
http://tempoesempervive.blogspot.com
Le
making of de ces trois romans collectifs expérimentaux :
Entreprendre
pour apprendre "En lisant, en écrivant" :
de la lecture à l'écriture.
Le roman des romans :
compte-rendu méta-romanesque et méta-discursif de ces odyssées
polyphoniques internautiques
O O
Question : une mise en abyme est-elle nécessaire pour être heureux ?
"Heureux avec ma femme au fond de l'Andalousie", dit Figaro (III,5)
et vous, où êtes-vous "heureux" ?
"une
scène de théâtre est un des lieux du monde où je suis heureux"
O O
"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe écris des romans"
Albert Camus
"On ne pense que par images, si tu veux être philosophe écris des romans"
Albert Camus
Vous pouvez participer à tout moment à l'écriture de ce roman.
Envoyez vos articles, phrases, paragraphes, pages, articles et/ou chapitres et story-board
à cette adresse :
à cette adresse :
O O
Conçue
donc comme une installation contemporaine destinée à favoriser un
dialogue générationnel et intergénérationnel, cette odyssée
romanesque polyphonique inter-nautique multi-générationnelle
expérimentale en perspective croisée avec une enquête
anthropologique sur la place du sujet dans l'histoire de la
représentation et de la communication à l'école du spectateur
aujourd'hui (cf. Rubriques Littérature
et société)
racontera l'histoire de romanciers en devenir d'aujourd'hui se posant
la question de savoir s'ils vont ou pas devenir romanciers
aujourd'hui, c'est-à-dire lire, écrire et penser leur époque à
partir du "temps
retrouvé" de
leur imaginaire suivant les voix d'une "échologie
du temps perdu retrouvé"
ouverte par Marcel Proust :
"C'est
l'époque qui lit à travers moi."
Roger
Planchon (metteur en scène)
Chaque romancier internaute mettra
en scène sa propre histoire à partir d'un personnage fictif double
de lui-même dans le cadre fictionnel qui lui correspond dans cette
constellation à 5 branches, associant, si possible, lecture et
écriture d'un spectacle comme d'un roman à l'école du spectateur
d'aujourd'hui.
A la
recherche du "temps retrouvé" d'une
esthétique indissociable d'une éthique contemporaine
multi-générationelle qui
permette de renouer avec les liens de causalité d'une pensée
magique et logique sur les axes diachroniques et synchroniques d'un
imaginaire à la fois personnel et collectif, de
"cercles/frictions" en
"cercles/fictions",
de cercles vicieux en cercles vertueux, de
"tour(s) d'écrou(s)" en
dé-"tour(s) d'écrou(s)",
cette aventure d'écriture romanesque de mises en scène d'une
subjectivité assumée proposée en 2006 dans le cadre scolaire d'un
projet Comenius sur internet http://recrearte.org
, rebondit d'années en années, après
bien des éclipses, pour représenter aujourd'hui une constellation à
cinq branches afin de continuer à s'écrire sur le pont des Arts
contre vents et marées parfois contraires, au gré de la "boussole
intérieure"
de chacun suivant l'expression de Bergson pour qui la joie est signe
de création, animée par "l'étincelle
motrice et joyeuse"
chère à Marcel Proust.
Le
pont des Arts : photos de Maxime en 2008 pour illustrer la rencontre
du personnage de roman avec l'art, dans sa ville, Paris.
"Vertige,
l'escalier magique" de
Léon Spilliaert (1918) : tableau choisi par Maxime en 2008 pour
illustrer son univers poétique
"On
ne pense que par images, si tu veux être philosophe, écris des
romans", Albert Camus
Erif Ruf : administrateur de La Comédie Française
"Le
dessein en est pris : je pars"..
Eric Ruf, Hippolyte dans
Phèdre de Racine, création de Patrice Chéreau aux Ateliers
Berthier pour l'inauguration de la deuxième salle de l'Odéon-Théâtre
de l'Europe en 2003.
Un seul regret, Eric Ruf qui
continuera à mettre en scène ne montera plus sur les planches..
O O
Le nouvel administrateur général de la maison de Molière répond aux questions de Nicolas Martin, en exclusivité pour "Les Matins d'été". Entretien complet ici : www.franceculture.fr/emission-les-m…etien-exclusif
O O
Eric Ruf au Festival d'Avignon 2012 :
Dans le plus beau pays du monde de Jean Vilar (1941)
comédie de jeunesse, en 3
actes
Création
par Jacques Lasalle avec les comédiens du Français au Festival
d'Avignon en juillet 2012 pour fêter le centenaire du fondateur du
Festival (L'Avant-scène théâtre n°1323-1324, mai 2012; Texte
établi par Rodolphe Fouano.)
"Eric
Ruf, fier amoureux, porte haut les
troubles qui causent la souffrance du personnage"
"Une
histoire naïve avec des pensées naïves",
écrit Jean Vilar à propos de sa pièce.
"On
pense à Marivaux de qui on reconnaît le goût de l'expérience qui
met à l'épreuve, soumet et dévoile les coeurs amoureux en
errance".
"Une
journée à la maison Jean Vilar où se produit La Comédie
Française", TLD : toute la culture (juillet 2012)
1941
: Jean Vilar commence une correspondance
avec sa femme, la poétesse et dessinatrice Andrée Schlegel,
"J'ai
un peu marre d'Avignon",
Jean
Vilar, Vilar
ou La Ligne droite
2012
: Publication de Vilar
ou La Ligne droite,
correspondance inédite de Jean Vilar avec son épouse, texte établi
par Jacques Téphany, Cahiers Jean Vilar n°112 et n°113,
Association Jean Vilar, Avignon 2012.
Le
Festival d'Avignon fête son fondateur tout comme la maison Jean
Vilar qui propose une exposition "Le
Monde de Jean Vilar".
Vilar ou La Ligne
droite, correspondance inédite
de Jean Vilar avec son épouse, texte établi par Jacques Téphany,
Cahiers Jean Vilar no 112
et no 113,
Association Jean Vilar, Avignon, 2012.
Dans le plus beau pays
du monde, comédie en 3 actes de Jean Vilar (1941),
L’avant-scène théâtre no 1323-1324, mai 2012.
Texte établi par Rodolphe Fouano.
Le
Festival d'Avignon y a fêté son fondateur qui aurait eu 100 ans en
2012, tout comme la maison Jean Vilar avec une exposition : "Le
Monde de Jean Vilar" et
deux
spectacles qui ont rendu compte de qui était Vilar avant Vilar, un
homme qui trouvait pour vocation l’écriture avant le théâtre
même. La Comédie-Française crée « Dans
le plus beau pays du monde »,
une pièce inédite de jeunesse que Vilar a écrite en 1941, année
où il commence une correspondance avec sa femme Andrée que l’on a
découverte lue par Jacques Téphany.
C’est
à la construction d’un monde que le visiteur de l’exposition a
été convié car il a assisté à travers quantité de documents
d’archives visuelles et sonores à l’élaboration révolutionnaire
d’un inventeur, penseur et bâtisseur d’un théâtre qui
s’est inscrit et a joué son rôle dans la société, s’est engagé à
s’occuper des préoccupations de la Cité.
En tant que directeur du Festival
d’Avignon et du Théâtre National Populaire, Jean Vilar a signé
des mises en scène de légendes jusqu’en 1963 où il finit par
renoncer à monter des spectacles au Festival mais continua à
constituer un répertoire exigeant allant des grands classiques à
ses contemporains.
L’exposition a insisté sur la qualité
essentielle du bon chef de troupe qu’il était, celle de savoir
s’entourer. Vilar était rassembleur, des publics et des talents,
et fidèle avec les artistes.
Le
Festival d'Avignon :
l’élaboration
révolutionnaire d’un inventeur, penseur et bâtisseur d’un
théâtre qui s’est inscrit et a joué son rôle dans la société,
s’est engagé à s’occuper des préoccupations de la Cité.
Sans
cesse Jean Vilar s'est battu contre les institutions, les
fonctionnaires, les traditions bourgeoises, les complaisances du
métier, les embrigadements et, selon le mot de son ami Georges
Perros, «les
faux-jetons». Parfois
aussi contre lui même, trop enclin qu'il était à
la «pessimisterie». Car Vilar le
solaire broyait souvent du noir. Il avait les inquiétudes de qui
tend ses filets toujours plus haut et la vulnérabilité de qui
refuse de s'abaisser.
A
la poétesse et dessinatrice Andrée Schlegel, la femme de sa vie, sa
passion fixe, la mère de leurs enfants, sétoise elle
aussi, Jean Vilar n'a cessé d'écrire des lettres,
surtout pendant les tournées qui menaient le patron du TNP à
l'étranger. A
elle seule, il a confié tout : ses doutes, ses colères, ses
émerveillements, sa mélancolie, ses espérances, ses ambitions.
Elle est le regard dans lequel il a observé, mesuré et jugé son
propre destin de bâtisseur, son incroyable mission.
"J'ai
un peu marre d'Avignon"
Ces
lettres l'attestent: l'homme à qui l'on doit la grande aventure
théâtrale et populaire du XXe siècle, et que Maria Casarès
avait surnommé «Zeus», ne
connaît pas la sérénité, et il est rarement heureux.
O O
Souhaitons
au nouvel administrateur de La Comédie Française qui nous fit
l'amitié de rencontrer les élèves d'Option Théâtre de Terminales
dans le théâtre de leur école de continuer, comme l'Odéon-Théâtre
de l'Europe qui fut la 2ème salle de "La
Maison de Molière", à
constituer un répertoire exigeant allant des grands classiques à
ses contemporains, français et étrangers, tels Joël Pommerat et
Jean-François Sivadier en France.
Saluons ses qualités de
rassembleur, des publics et des talents (nous savons qu'il aurait su
s'entendre avec Stéphane Braunschweig, si ce dernier avait été
nommé à la succession de Murielle Mayette) et de fidélité aux
artistes, qualités qui le destinent à devenir un bon directeur de
troupe dont la principale et de savoir s'entourer, tel Jean Vilar en
son temps.
A
suivre :
Un
compte-rendu de la rencontre à l'Ecole d'acteurs du Vieux-Colombier et de celle d' Eric Ruf et avec les élèves d'Option
Théâtre de Terminales qui ont joué et mis en scène Cendrillon
de Joël Pommerat sous la direction de Catherine Fourty, intervenante
comédienne dans le cadre du Partenariat avec l'Odéon-Théâtre de
l'Europe.
Le Misanthrope ou l'atrabilaire amoureux de Molière : mise en scène de Clément Hervieu-Léger à La Comédie française (Salle Richelieu)
2de 3 et Option Théâtre de Terminales : mardi 6 mai 2014 à 20h30
Du 12 avril 2014 au 17 juillet 2014
Durée du spectacle : 2h50
avec entracte
Mise
en scène de Clément
Hervieu-Léger
Scénographie
: Eric Ruf
Eric
Ruf, Philinte et Loïc
Corbery, Alceste
"le Philinte d'Éric Ruf si
noble, réservé, douloureux"
"Quant à Loïc Corbery,
ombrageux cœur qui souffre, esprit qui se rebelle, paumé,
contradictoire, il est exceptionnel."
Ce qui me touche particulièrement dans la mise en scène du
Misanthrope
de
Clément-Hervieu-Léger comme du Dom
Juan
de Jean-Pierre Vincent : la jeunesse des "héros"
incarnés tous deux sur la scène du "Français"
par Loïc Corbery. LDL
Alceste aime Célimène,
une jeune femme éprise de liberté, conduite, à la suite de son
récent veuvage, à prendre les rênes de son salon. Hanté par un
procès dont il redoute l’issue, Alceste se rend chez elle,
accompagné de son ami Philinte auquel il reproche ses complaisances
vis-à-vis de la société. Il souhaite que sa maîtresse se déclare
publiquement en sa faveur. Mais c’est sans compter l’arrivée
impromptue d’un gentilhomme poète faiseur de vers de mirliton, de
deux marquis intronisés à la Cour, d’Éliante, la cousine de
Célimène, qui a emménagé au-dessus de chez elle, et d’Arsinoé
qui vient la mettre en garde contre des rumeurs circulant à son
propos. Le Misanthrope donne à voir une société libérée
de l’emprise parentale et religieuse, dont le vernis social
s’écaille lorsque surgit le désir. Poussés à bout par la
radicalité d’Alceste, prêt à s’extraire de toute forme de
mondanité, les personnages dévoilent, le temps d’une journée,
les contradictions du genre humain soumis à un cœur que la raison
ne connaît point.
"Célimène est merveilleuse de sincérité, de subtilité. Georgia Scalliet en porte toutes les nuances."
Georgia Scalliet, Célimène
Distribution
:
Eric
Ruf : Philinte
Loïc
Corbery : Alceste
Georgia
Scalliet : Célimène
Yves
Gasc : Basque
Serbe
Bagdassarian : Oronte
Florence
Viala : Arsinoé
Adeline
d'Hermy : Eliante
Louis
Arene : Acaste
Benjamin
Lavernhe : Clitandre
Louis
Arene : Acaste
Gilles
David : Dubois
Domestique : Heidi-Eva Clavier Domestique : Lola Felouzis Domestique : Pauline Tricot Garde : Matëj Hofmann Garde : Paul McAleer Un Domestique : Gabriel Tur Équipe artistique :
Mise en scène : Clément Hervieu-Léger
Assistante à la mise en scène : Juliette Léger
Scénographie : Eric Ruf
Assistante à la scénographie : Dominique Schmitt
Costumes : Caroline de Vivaise
Lumière : Bertrand Couderc
Musique : Pascal Sangla
Réalisation sonore : Jean-Luc Ristord
Création coiffures : Fabrice Elineau
O O
Depuis, Clément Hervieu-Léger n'a cessé de jouer les plus grands rôles, dans les classiques du théâtre français, et côtoyé de nombreux grands noms du théâtre : Muriel Mayette, Jean-Pierre Vincent, Lukas Hemleb, Robert Wilson, Andrzej Seweryn.
Fort de son expérience au théâtre, Clément Hervieu-Léger a commencé à s'attaquer à la mise en scène, en travaillant notamment sur "L'École des femmes" de Molière, au Studio-Théâtre, ou encore l'Epreuve de Marivaux. A chaque fois, ce jeune artiste a su captiver l'assemblée et surprendre ses pairs. Cette étoile montant du théâtre français risque bien de faire parler d'elle par la suite...
Clément
Hervieu-Léger :
comédien, danseur et metteur en scène
"Des comédiens qui applaudissent leur metteur en
scène sur le plateau de la salle Richelieu un soir de générale,
c'est du très rarement vu. Autrement dit, ils sont heureux.
Rosissant, Clément Hervieu-Léger se sauve en coulisses tandis que la
salle continue d'applaudir sous les pleins feux les dix comédiens et
les six élèves comédiens du Français. [...]. Sans doute chacun est-il dans le même
sentiment: une interprétation magnifique de la pièce, une
distribution idéale, de la beauté, de l'émotion".
Clément Hervieu-Léger : metteur en scène du Misanthrope ou l'atrabilaire amoureux de Molière
"Cette modernité éclaboussante est tout à fait convaincante et l'on doit ici, d'abord, saluer l'intelligence du travail, l'écoute scrupuleuse du texte, la juste interprétation de chacun."
Le Figaro.fr
"Cette modernité éclaboussante est tout à fait convaincante et l'on doit ici, d'abord, saluer l'intelligence du travail, l'écoute scrupuleuse du texte, la juste interprétation de chacun."
Le Figaro.fr
"Qu'on se rassure, le jeune metteur en scène ne joue
pas seulement la note sombre. Il fait ressortir chaque intention,
chaque vers."
"Dans l'intensité du jeu,
la justesse des déplacements, on voit ce que le metteur en scène
doit à Patrice Chéreau. Mais on pense aussi à Roger Planchon dans
cette façon de clarifier les mots et de faire ressortir les enjeux
sociaux"
Le
Misanthrope réinventé,
Philippe Chevilley (Les
Echos – Art et Lifestyle)
Entré dans la troupe en
2005, Clément Hervieu-Léger est comédien et metteur en scène. En
dehors de la Comédie-Française, il met en scène La
Didone de Francesco Cavalli
avec les Arts Florissants, sous la direction de William
Christie, et L’Épreuve de Marivaux avec la compagnie des
Petits Champs qu’il codirige depuis 2010. C’est après avoir mis
en scène La
Critique de l’École des femmes
au Studio-Théâtre en 2011 que Clément
Hervieu-Léger a souhaité monter Le
Misanthrope, comédie versifiée en germe dans la pièce
en prose. Fasciné par « le regard
sociologique » que Molière porte sur les tensions
d’un salon mondain en pleine restructuration, le metteur en scène
entend explorer, par un « théâtre de
l’incarnation », le Grand Siècle.
www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise
Il
y a fort à parier pour que Clément Hervieu-Léger ne cesse de
gagner en notoriété dans les années à venir. Il faut dire que ce
jeune comédien a déjà un parcours qui impressionne. Passionné de
théâtre bien décidé à en faire son métier, il entre au
Conservatoire de Paris en 1996. Moins de dix ans plus tard, et après
avoir déjà joué sur de nombreux théâtre, le jeune homme entre à
la Comédie Française en tant que pensionnaire.
Depuis, Clément Hervieu-Léger n'a cessé de jouer les plus grands rôles, dans les classiques du théâtre français, et côtoyé de nombreux grands noms du théâtre : Muriel Mayette, Jean-Pierre Vincent, Lukas Hemleb, Robert Wilson, Andrzej Seweryn.
Fort de son expérience au théâtre, Clément Hervieu-Léger a commencé à s'attaquer à la mise en scène, en travaillant notamment sur "L'École des femmes" de Molière, au Studio-Théâtre, ou encore l'Epreuve de Marivaux. A chaque fois, ce jeune artiste a su captiver l'assemblée et surprendre ses pairs. Cette étoile montant du théâtre français risque bien de faire parler d'elle par la suite...
O O
Des comédiens qui applaudissent leur metteur en
scène sur le plateau de la salle Richelieu un soir de générale,
c'est du très rarement vu. Autrement dit, ils sont heureux.
Rosissant, Clément Hervieu-Léger se sauve en coulisses tandis que la
salle continue d'applaudir sous les pleins feux les dix comédiens et
les six élèves comédiens du Français. [...]. Sans doute chacun est-il dans le même
sentiment: une interprétation magnifique de la pièce, une
distribution idéale, de la beauté, de l'émotion [...].
Dans la vaste salle d'un hôtel
particulier un peu décati, avec deux escaliers qui montent aux
étages, un qui descend, de hautes fenêtres (superbe scénographie
par Eric Ruf), on est immédiatement dans une atmosphère
particulière que creusent les lumières de Bertrand Couderc.
L'action est transposée de nos jours. Les costumes seyants de
Caroline de Vivaise en témoignent et l'homme aux rubans verts,
Alceste, porte une gabardine doublée d'un vert mousse.
Le cercle huppé du salon
Cette modernité éclaboussante est tout à fait
convaincante et l'on doit ici, d'abord, saluer l'intelligence du
travail, l'écoute scrupuleuse du texte, la juste interprétation de
chacun avec des sommets époustouflants que ce soit l'Oronte de Serge
Bagdassarian inventif et tellement humain, le Philinte d'Éric Ruf si
noble, réservé, douloureux, la belle Arsinoé de Florence Viala, la
fine et tendre Éliante d'Adeline D'Hermy. Les marquis, Louis Arène,
Acaste, et Benjamin Lavernhe, Clitandre, sont tout à fait bien,
efficaces dans le ridicule comme dans l'indignation. Gilles David est
épatant en Du Bois affolé et Yves Gasc, debout, immobile, canne à
la main, est comme la flamme de cette belle maison.
[...] Clément Hervieu-Léger anime la
maisonnée: un garçon, trois filles. Elles vont et viennent en
gouvernantes pirandelliennes [...].
Célimène est merveilleuse de sincérité, de subtilité. Georgia
Scalliet en porte toutes les nuances. Quant à Loïc Corbery,
ombrageux cœur qui souffre, esprit qui se rebelle, paumé,
contradictoire, il est exceptionnel.
Le Figaro.fr
O O
Le
Misanthrope réinventé,
Philippe Chevilley (Les
Echos – Art et Lifestyle)
"Ce temps délié,
ralenti, dans lequel sont exacerbés les sentiments humains - et
d'abord cet irrépressible élan amoureux qui rapproche deux êtres
aussi différents qu'Alceste et Célimène. Hervieu-Léger
orchestre un genre de tango mortel entre les deux héros : Loïc
Corbery et Georgia Scalliet, beaux, sensuels, héroïques,
inoubliables. "
Entre
Alceste (Loïc Corbery) et Célimène (Georgia Scalliet), sensuels et
héroïques, le metteur en scène orchestre un genre de tango mortel.
- Photo Pascal Victor/ArtComArt
Le salon a des allures
fantomatiques, avec ses meubles recouverts de draps et son lustre
au sol, sa tuyauterie et ses fils électriques apparents. Pour le
rire, la fête, il faudra attendre… « Le Misanthrope »
mis en scène par Clément Hervieu-Léger à la Comédie-Française
démarre avec une lenteur calculée - toute la colère
« noire », la déprime d'Alceste s'expriment dans
cette première scène étirée à l'envi où il s'oppose à son ami
Philinte. Loïc Corbery sera un Misanthrope extrême, sans
concession. Son désespoir crée une sorte de silence glacé dans la
salle Richelieu, tandis que Philinte (Eric Ruf, au jeu sobre et
prégnant) essaie de le raisonner.
Qu'on se rassure, le jeune metteur en scène ne joue
pas seulement la note sombre. Il fait ressortir chaque intention,
chaque vers. Après nous avoir confrontés à la mélancolie
d'Alceste, il nous fait rire avec la fatuité d'Oronte (Serge
Bagdassarian, une fois encore irrésistible), nous charme avec la
folle gaieté de Célimène (Georgia Scalliet), nous amuse en moquant
la préciosité des jeunes hommes de cour. Même les scènes les plus
ardues sont orchestrées avec brio - celle des petits marquis
grimés en dandys de velours ; celle d'Arsinoé (Florence Viala
en redoutable « cougar » bcbg)…
Les comédiens sont en habits d'aujourd'hui, mais la
transposition n'a rien de forcé. La comédie de Molière semble plus
que jamais défier le temps. Ce temps délié,
ralenti, dans lequel sont exacerbés les sentiments humains - et
d'abord cet irrépressible élan amoureux qui rapproche deux êtres
aussi différents qu'Alceste et Célimène. Hervieu-Léger
orchestre un genre de tango mortel entre les deux héros : Loïc
Corbery et Georgia Scalliet, beaux, sensuels, héroïques,
inoubliables.
La troupe à son acmé
Dans l'intensité du jeu,
la justesse des déplacements, on voit ce que le metteur en scène
doit à Patrice Chéreau. Mais on pense aussi à Roger Planchon dans
cette façon de clarifier les mots et de faire ressortir les enjeux
sociaux : l'insouciance, l'arrogance de ces jeunes nobles salonnards, tandis
qu'autour s'agite une armada de serviteurs.
Le dernier acte, qui signe
l'acte de mort sociale d'Alceste, mais aussi de Célimène, est
bouleversant. Le salon, vide
désormais, se teinte de lumières crépusculaires. Les mots se
bousculent, s'étranglent. La solitude emporte tout. Stimulée par un
des metteurs en scène les plus prometteurs de sa génération, la
troupe du Français, à son acmé, vient de réinventer « Le
Misanthrope ».
Philippe Chevilley
Inscription à :
Articles (Atom)