La phrase commence sans majuscule par la conjonction « et », comme si elle avait démarré avant, ailleurs – « et ce que le procureur a dit, c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu » – et se poursuit au long de soixante pages, racontant, non ce n’est pas le mot approprié, détaillant et revivant un fait divers aussi violent que banal, un homme dans un supermarché meurt sous les coups de vigiles à cause d’une canette de bière volée, et avançant, la phrase, toujours la même phrase, adressée au frère de la victime, attire, aimante à elle quantité d’impressions, de souvenirs, d’images qui nous mettent peu à peu dans la tête de cette victime, comme si finalement c’était nous-mêmes, qui lisons, disons ou écoutons cette phrase, qui devenions, au travers de cette construction à la fois savante et brute, pleine de rythme et de cassures, la victime elle-même, toujours anonyme, mais dont nous recevons et portons, comme une responsabilité, la mémoire, la dépouille fracassée, la douloureuse et misérable humanité. Laurent Mauvignier a écrit et publié très récemment ce texte, dans un désir de théâtre évident, que la scène puisse porter et prolonger physiquement la vibration de cette phrase unique.
Denis Podalydès
Bruxelles : 7 - 04 2012 : grève générale des autobus et du métro à la suite du décès d'un superviseur "frappé à mort".
BRUXELLES - Un superviseur de la STIB est décédé samedi à la suite d’une agression subie sur les lieux d’un accident où il s’était rendu. Les syndicats ont appelé à la grève immédiate. La direction a décrété l'arrêt du réseau.
Un superviseur de la STIB est décédé à la suite d’une agression subie sur les lieux d’un accident où il s’était rendu samedi matin, indique RTL sur son site internet. "Le contrôleur a été tabassé à mort et conduit à l'hôpital dans un état critique" précise la porte-parole de la STIB Françoise Ledune. Ses agresseurs sont en fuite. Ils seraient recherchés pour des faits liés aux stupéfiants, selon le site de la chaîne privée.
Dans la foulée de l'agression, les syndicats ont appelé tous les chauffeurs de bus, métros et trams de la STIB à rentrer aux dépôts.La direction de la STIB a immédiatement donné raison à ses employés. Elle a communiqué via les plateformes sociales. "Suite à l'agression dramatique d'un de nos collaborateurs ce matin sur le réseau de surface, la direction de la STIB à décidé de suspendre l'exploitation du réseau de métro, tram et bus", écrit la STIB. La durée de l'interruption n'est pas encore connue mais on peut craindre qu'aucun tram, bus ou métro ne circulent plus ce samedi.
Le parquet de Bruxelles et un juge d'instruction se rendront sur les lieux en début d'après-midi.
"polemos" ou "agon" ?
L'antique goût du sang : à suivre...
Débat au service d'"une parole plus profonde que la tolérance", Hannah Arendt
citée par Raphaël Enthoven sur la scène de l'Odéon-Théâtre de l'Europe " :
" Les philosophes amoureux"
au cours des "Traversées philosophiques"