Le Prométhée enchaîné : création d'Eschyle - mise en scène d'Olivier Py : jeudi 16 février à 20 h aux Ateliers Berthier


d’Eschyle

texte français, adaptation et mise en scène : Olivier Py



Une mise en scène d'Olivier Py aux Ateliers Berthier : durée 1h15


avec Céline Chéenne, Xavier Gallais, Olivier Py


Décor et costumes : Pierre-André Weitz
lumières : Bertrand Killy
son : Thierry Jousse



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2de 3 et Options Théâtre 1ères et Terminales : durée 1h15

jeudi 16 février à 20 heures aux Ateliers Berhier (17ème - Métro : Porte de Clichy)


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"… et qu'il renonce à son amour de l'humanité !"


Eschyle


Sur les frontières extrêmes de la Scythie, terre sauvage et déserte entre toutes, un être couvert de chaînes garde obstinément le silence. Tout à l'heure, une fois laissé seul, la voix de Prométhée s'élèvera pour prendre à témoin tous les éléments : «Éther divin et vents aux ailes vives, / sources des fleuves, rire innombrable de la mer, / Terre, mère de tous les êtres, / et toi, cercle tout-voyant du Soleil !» Mais pour l'heure, il se tait, sans daigner répondre aux outrages. Un couple de puissances l'escorte, Kratos et Bia, Force qui parle et Violence toujours muette. Le forgeron divin, Héphaïstos, s'apprête bien malgré lui à obéir aux ordres de son père, car Zeus veut que Prométhée expie dans la solitude son trop grand amour des hommes (dans la bouche de Kratos, dès le vers 11, c'est la toute première fois dans la littérature grecque conservée qu'apparaît le mot «philanthrope»). Un pouvoir nouveau ne peut-il donc naître sans brutalité ? Le règne de Zeus semble s'inaugurer sous le signe de l'arbitraire. Tous ses adversaires, même les prodigieux Titans, ont disparu devant lui – tous sauf Prométhée, exposé aux regards des hommes et des dieux, tant pour servir d'effrayant exemple que pour réjouir ses ennemis. Mais si le dieu suprême néglige lui aussi la justice, combien de temps pourra-t-il espérer régner ?... Au cours de son mandat, le directeur de l'Odéon aura visité dans son intégralité l'œuvre du premier des grands tragiques.
Pour conclure le cycle ouvert par l'Orestie, Py a choisi de ne traiter le Prométhée enchaîné qu'en dernier lieu. De fait, les dieux n'apparaissent sous forme visible dans aucune des autres pièces conservées. Ce n'est que dans Les Euménides (conclusion de l'Orestie) et dans le Prométhée que le divin envahit la scène – à tel point que, dans cette dernière tragédie, l'on ne voit plus aucun être humain : tout se joue entre Immortels. Mais l'ombre de l'humanité est partout sensible. Car si Prométhée a été condamné par Zeus, le nouveau dieu souverain, à être rivé à un rocher du Caucase, c'est parce que le Titan s'est permis de dérober au profit des hommes un peu de braise au creux d'une tige de roseau, et qu'il leur en a fait présent, avec une étincelle d'intelligence, afin qu'ils puissent faire mieux que survivre... Comment opérer le partage entre puissances incomparables ou inégales, entre mortels et immortels ou entre dieux antagonistes ? Au terme de son périple à travers la poésie d'Eschyle, Olivier Py retrouve la question sur laquelle tout a commencé : celle que pose, encore et toujours, la justice.

à lire Sophiste et tyran, ou le problème du Prométhée enchaîné de Suzanne Saïd, Klincksieck, 2000 ; Eschyle, poète cosmique de Bernard Deforge, Paris, Les Belles Lettres, 2004



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Olivier Py : "le pari de la jeunesse"

à suivre...