PERSONA. MARILYN
Spectacle en polonais surtitré en français
Musique Pawel Szymanski
Costumes Piotr Skiba
Vidéo Jan Przyluski
Photographie Katarzyna Paletko
Collaboration dramaturgique Marcin Zawada
Assistante à la mise en scène Katarzyna Kalwat
Assistant à la scénographie Jan Polivka
Lumières Krzysztof Solczyński, Rafał Rudkowski
Son Piotr Mastalerski
Effets spéciaux Piotr Kryczmonik
Musiciens Magdalena Bojanowicz (violoncelle), Anna Sikorzak-Olek (harpe), Barbara Skoczyńska (percussions), Dariusz Pogłud(contrebasse), Krzysztof Zbijowski (clarinette)
Technicien son Andrzej Brzoska
Souffleuse Jaga Dolińska
Traduction française et sous-titres Agniezka Zgieb
avec
Marylin Sandra Korzeniak
Paula Katarzyna Figura
Andre Piotr Skiba
Greenson Wladyslaw Kowalski
Franceso Marcin Bosak
Antropolog Henryk Niebudek
Salzman Agniezka Wosinska
Le grand Mage Paweł Miśkiewicz
Caruso Agnieszka Roszkowska
Réalisateur Krysztof Dracz
Gabriel Balthazar Andrzej Szeremeta
Le Chef-opérateur Marcin Tyrol
Les adeptes Adam Graczyk, Małgorzata Maślanka, Jolanta Olszewska
Production : Teatr Dramatyczny m.st., Warszawy im. Gustawa Holoubka
Durée : 3h (entracte compris)
La comédienne Sandra Korzeniak donne corps, vie de façon incroyable, naturelle, entière à cette Marilyn en dernière séance photo, en dernières conversations, en dernière liaison amoureuse. Elle est là, c’est elle, fantastique !
L’expérience sensorielle que procure ce spectacle est intense et va au-delà du formulable ou, par exemple, de catégories comme celle du « beau », et on retrouve Marilyn.
Lupa a commencé un triptyque concernant un moment de la vie de personnages célèbres. Tout d’abord avec Andy Warhol puis Marilyn et suivront Simone Weil et Gurdjieff.
Après un diplôme de graveur à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie, Krystian Lupa interrompt des études de cinéma pour se former pendant quatre ans à la mise en scène à l’lnstitut d’art dramatique de Cracovie, puis commence sa carrière au théâtre Norwid de Jelenia Gora. Après deux spectacles personnels, il monte des auteurs contemporains polonais tels que Gombrowicz ou Witkiewicz. Puis ses mises en scène puisent leur matière dans la littérature russe ou autrichienne : il a monté ou adapté pour la scène des auteurs tels que Musil, Dostoïevski, Rilke, Thomas Bernhard, Tchekhov ou Hermann Broch.
Les trois fantaisies sur les trois personnalités (Warhol, Monroe et Weil*) sont une tentative de suivre les traces d’Andy Warhol.
Le sujet de ces trois pièces, ce n’est pas l’histoire de ces trois personnages, mais la mise à nu des situations ; là où la personnalité devient visible, et un point de croisement entre le personnage et un acteur qui s’engage alors dans une aventure personnelle, voire intime, et dans une expérience d’échange fantastique et téméraire avec le personnage.
On ne peut réduire la personnalité d’un individu à son seul caractère. Il est aussi son rêve extrême, sa version potentielle non accomplie. C’est enfin une part d’auto-suggestion et d’auto-escroquerie, ainsi qu’un mythe qui explose parfois chez les autres.
Ces trois personnages – Warhol, Monroe et Weil –, bien qu’étant des individualités différentes, sont liés par un même besoin de dépasser les frontières. Bien qu’il soit difficile de les comparer, leur vision de la transgression est la même – éternellement humaine."
Krystian Lupa
* Factory2, Persona. Marilyn, Persona. Le Corps de Simone
Spectacle surtitré en français
Silhouette meurtrie sur une blondeur extrême. L’ombre de la mort s’approche aux côtés des personnes qui ont marqué la fin de l’existence de la star : Paula Strasberg, actrice et amie, André de Dienes, photographe avec qui elle fit sa dernière séance et le docteur Ralph Greenson, psychiatre de la star. Krystian Lupa décortique le système du vedettariat, fige le temps, donnant à son personnage une chance d’explorer l’abîme de son autodestruction. On y devine le désir de transcender les frontières, et une certaine vision de la transgression. L’incarnation de Sandra Korzeniak, qui se confronte ici au plus grand mythe du cinéma, fut célébrée par la presse hongroise. Voix rauque, corps gracile, sensualité emprisonnée, on reconnaît l’actrice perdue dans ses propres obsessions, notamment celle de Groucha des Frères Karamazov. La limite est floue, entre fiction et réalité.
Reconnu en Europe pour ses spectacles d’une exigence extrême, Krystian Lupa dresse dans ce spectacle un autoportrait en creux, une trajectoire pour apprendre à connaître les secrets de l’artiste, une méthode pour tenter de définir la « persona » de l’art. Il s’agit pour lui de se pencher sur des personnages extraordinaires, en essayant de comprendre d’où venait leur lumière et comment coexistent la grandeur et la superficialité. Cette Marilyn s’inscrit dans un projet de pièces consacrées à des figures a priori inconciliables : tout d’abord celle d’Andy Warhol, puis suivront Georges Gurdjieff (adepte de l’ésotérisme) et la philosophe française Simone Weil. Série de portraits inédits sur la scène théâtrale.
Krystian Lupa est né en 1943 à Jastrzebie Zdroj en Pologne.
De 1963 à 1969, il suit des cours de peinture, puis d'arts graphiques à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie, dont il sort avec un diplôme en arts graphiques. Après des études de cinéma qu'il n'achève pas, il se forme pendant quatre ans à la mise en scène au Conservatoire d'Art Dramatique de Cracovie, où il obtient son diplôme en 1978.
Il commence alors sa carrière au Teatr Norwida de Jelenia Gora, tout en dirigeant quelques productions au Stary Teatr de Cracovie (notamment Yvonne, Princesse de Bourgogne, de Gombrowicz, en 1978). Son travail à Jelenia Gora présente un caractère expérimental très marqué. Dans un texte à cette époque, intitulé "Le théâtre de la révélation", Krystian Lupa expose sa conception du théâtre comme instrument d'exploration et de transgression des frontières de l'individualité.
En 1986, il quitte définitivement Jelenia Gora pour le Stary Teatr de Cracovie, dont il devient le metteur en scène attitré. Son arrivée à Cracovie coïncide avec un tournant de sa recherche. Il s'intéresse davantage aux questions éthiques, et la plupart de ses mises en scène puisent leur matière dans la littérature russe ou autrichienne.
Il a monté ou adapté pour la scène des auteurs tels que Musil (Esquisses de l'homme sans qualités,1990), Dostoïevski (Les Frères Karamazov, 1990, reprise à l'Odéon en janvier 2000), Rilke (Malte ou le triptyque de l'enfant prodigue, 1991), Thomas Bernhard (La Plâtrière,1992, Extinction, repris à l'Odéon en 2002), Tchekhov (Platonov, 1996), Hermann Broch (Les Somnambules, repris à l'Odéon en 1998), Werner Schwab (Les Présidentes, au Teatr Polski à Wroclaw en 1999), Boulgakov (Le Maître et Marguerite, 2002 ; Odéon ateliers Berthier, 2003) ou Friedrich Nietzsche et Einar Schleef (Zaratustra, 2006).
Depuis 1983, Krystian Lupa enseigne au Conservatoire d'Art Dramatique de Cracovie, où il est doyen de la faculté de mise en scène.
De nombreux prix ont distingué son travail : le dernier en date étant le Prix Europe pour le théâtre, en 2009. Les Somnambules, lui ont valu le XXXVIème Grand Prix de la Critique dramatique et musicale pour le meilleur spectacle étranger.