"Encore
perdue ?", Ste, Sabryna Pierre (scène 6)
"Est-ce
ainsi que les hommes vivent"
Chanson
de Léo Ferré sur un extrait du Poème Bierstube
Magie allemande de Louis Aragon, Le Roman inachevé (1956)
"Quelle
forêt, quelle princesse ?"
Nathalie Sarraute,
Pour un oui ou pour un non
"non
mes princesses
nous
ne sommes plus
même
au même âge
nous
ne sommes plus les mêmes"
Ste,
3
"la
forêt, l'humanité vient de là" , dans
la jungle des villes de
Bertolt Brecht (1921-22)
La
Bête dans la jungle,
Henry James – Le Journal
d'une femme de chambre,
Octave Mirbeau - La Nuit des
enfants roi,
Bernard Lenteric -
Jean
Giono , Les Ames fortes,
Un roi sans divertissement
"Barbare",
Arthur Rimbaud, Illuminations
"la
princesse préfère le champagne"
Ste, 6
"Est-ce
ainsi que les hommes vivent"
Chanson
de Léo Ferré sur un extrait du Poème Bierstube
Magie allemande de Louis Aragon, Le Roman inachevé (1956)
Se
trouver de
Luigi Pirandello
"Seul
est vrai qu'il faut se créer, créer ! Et alors seulement, on se
trouve."
du
Petit Chaperon rouge (2004)
et de Pinocchio
(2008)
à
Cendrillon de
Joël Pommerat
des
Pas perdus de
Denise Bonal à Ste de
Sabryna Pierre
de
L'Esprit de la terre
(1895)
et de La Boîte de
Pandore
(1902)
de Frank Wedekind à Lulu
"tragédie-monstre"
mise en scène par Stéphane Braunschweig au Théâtre de La Colline
– Saison 2010-2011
"Je
dois donner vie à mes rêves si je ne veux pas qu'ils fassent de moi
un criminel sadique !",
Lulu
et
à dans jungle des villes de
Bertolt Brecht (1921-22;
publié en 1968)
adaptation
et mise en scène de Roger Vontobel – traduction de l'allemand de
Stéphane Braunschweig : au Théâtre de La Colline jusqu'au 7 juin
2012
de
Pôles (1995),
Grâce à mes yeux (2002),
Cet Enfant (2004),
Je tremble (2007)
à
Cercles/Fictions
(2010) et Ma
chambre froide
(2011) de Joël Pommerat
et
à Thanks to my eyes (2011),
opéra d'Oscar Bianchi, d'après un livret de Joël Pommerat
De
Forêts (2006)
du Sang des promesses,
et de Ciels
(2009)
de
Wajdi Mouawad à La Fin (2011)
de Krzysztof Warlikowski
"Des
graines pour replanter la forêt spirituelle",
Philippe Jaccottet
"Tempo
e galant'uomo", III, 5
http://tempoemythe.blogspot.com
"La
jeune fille errante"
-
Les
Pas perdus,
Denise Bonal
-- Oui, cette vallée de larmes,
moi je vous le dis, il ne faut plus en entendre parler ! Que ceux qui
ont inventé ce paysage le boivent jusqu'à la dernière goutte !
Non, non, on n'est pas sur la terre pour pleurer, que ce soit dans un
mouchoir, un lit, une forêt, un escalier ou un train. Non, les
larmes c'est fait pour le jour où l'homme qu'on aime vous dit enfin
qu'il vous aime – ou quand le prisonnier se retrouve à l'air
libre. Je dirai même qu'on n'est pas sur la terre pour mourir! Ah !
Non ! On serait arrivés ici, juste pour mourir ! On nous aurait
jetés comme une poignée de sel dans la soupe rien que pour nous
voir fondre entre les yeux du bouillon. Non ! On est ici pour vivre !
Oui, pour vivre avec du ciel partout, du ciel sous les bras et dans
les draps, du ciel en pagaie, du ciel qu'on pourrait presque toucher,
et qu'on verrait palpiter sur les trottoirs et même dans le métro,
et même dans son bol de café, et même dans l'eau où on lave le
bol de café. Parce que vivre c'est pas une habitude, c'est une
expédition au long cours et bien plus intéressante que de sauter
sur la lune où il n'y a que des crevasses et des cailloux blancs,
parce que sur la terre on a des boulangers, des lits avec des cuisses
entre les cuisses, des musiques de Beethoven, des T-shirts où on
tient au chaud entre ses deux seins le chanteur qu'on aime, et des
bicyclettes pleines de chrome et de couleurs qui ne rouillent pas et
qui vous roulent vers celui qu'on aime. Tout ça parce que je me dis
que c'est un vrai miracle d'être en vie. De pouvoir écouter le vent
qui fait tourner les étoiles. Que vivre, ça n'arrive pas à tout le
monde et que ça serait un crime de croire la mort une chose
naturelle ! Dieu aurait voulu notre mort ! ? Ca a dû lui échapper !
Il n'a pas su rattraper le coup. Et il sait bien au fond de lui que
de tous les scandales, la mort est le plus dégueulasse des
scandales, le plus bordélique... Et ça lui fait honte... Quand
j'apprends la mort de quelqu'un, je me dis qu'il y a quelque chose
qui s'est coincé au départ.
Un homme s'approche d'elle,
pressé, inquiet.
-- On te cherche partout...
Qu'est-ce que tu fais ici ?
-- Qu'est-ce que tu me veux ?
-- Les résultats ne sont pas
bons.
-- Je rentre à l'hôpital ?
-- Oui.
-- Quand ?
-- Le plus tôt possible.
Les
Pas perdus,
Denise Bonal