Qui est Molière ?

Molière, "Le Contemplateur"


« Castigat ridendo mores »


I. La "vis comica" de Molière : "Castigat ridendo mores"

(devise de Molière empruntée à la Commedia dell'arte)
Les canevas et les personnages de la "Commedia dell'arte"



II. Le théâtre, "un champ de forces" : la relation maître et valet au théâtre, de Molière à Beaumarchais


Jeux de masques, d'esquives et d'affrontements


Comédies de Molière : à suivre...

Les Femmes savantes : I, 1 (1ère partie : v.1 à 72; 2ème partie : jusqu'à la fin); I, 2 (v. 181 : "Vous triomphez ma soeur" à la fin); I, 4; II, 3; II, 6 (1ère partie : du début à 457 : "Pis" ; 2ème partie : du v. 458 : "Comment diantre, friponne" à la fin) ;); II, 7 (du début à 561 : "Mais vous en faites vous d'étranges en conduite"); III, 3 (v. 969 à la fin ; ou v. 898 : "Avez-vous vu un certain petit sonnet... ?")
Le Misanthrope : I, 1 ; I, 2 (à partir du vers 376 : "Franchement, il est bon à mettre au cabinet"; II, 1 ; II, 4 ( à partir du vers 650 : "Pour bien peindre les gens vous êtes admirable" ; III, 1 ; III, 4 (coupes possibles : vers 893-904); IV, 3 (à partir du vers 1332 : "Pourquoi désavouer un billet de ma main?" ; coupes possibles : v. 1381-1384 ; 1401-1409); scène dernière (jusqu'à : "La solitude effraye une âme de vingt ans")



L'Avare
: I, 3 (cf. L'Aulularia de Plaute)

"Hors d'ici tout à l'heure, et qu'on ne réplique pas !", Molière, L'Avare


L'émission « La grande librairie » du 12 novembre était consacrée à Molière avec, parmi les invités, Denis Podalydès (et des extraits de la représentation de L'Avare à La Comédie française)

Vous pourrez vous inspirer de son interprétation d'Harpagon pour votre audition de scènes comiques ( et ajouter la scène du quiproquo à votre répertoire : "les beaux yeux de ma cassette"...)




ENQUETE : Qui est Olivier Py ?


Présentation de la saison 2010-2011 à l'Odéon -Théâtre de l'Europe : lundi 3 mai 2010

à suivre...


"Auteur, metteur en scène et acteur, Olivier Py, 41 ans, a été nommé, en décembre 2006, à la tête de l'Odéon - Théâtre de l'Europe, par le ministre de la culture."

Le Monde, vendredi 4 mai 2007 : entretien - Le nouveau directeur de l'Odéon présente la saison 2007-2008

Olivier Py - Directeur de L'Odéon, Théâtre de L'Europe
Auteur dramatique, romancier, poète, comédien, metteur en scène



Extraits de l'entretien :

-- Vous n'étiez pas candidat à la direction de l'Odéon. Pourquoi le ministre vous a-t-il choisi ?

-- Il connaissait mes idées, mon attachement aux idéaux de la décentralisation. Ma conviction que ce rêve a un bel avenir, que l'enivrement virtuel et la globalisation ne remettent pas en cause notre geste : au contraire, cela le refonde autrement. Il a sans doute aussi été intéressé par mon attachement à un théâtre qui se fonde avant tout à partir du poème.

-- C'est votre ligne majeure ?

-- Ce que je disais il y a dix ans de manière corsaire, agressive -- il faut que les poètes contemporains soient entendus --, je ne peux plus le dire de la même façon : il y a aujourd'hui beaucoup plus de productions à partir de textes contemporains.
Nous avons maintenant besoin d'un travail sur le répertoire : on joue toujours les mêmes pièces alors que des parties entières du répertoire sont tombées dans l'obscurité. On monte plus Jean-Luc Lagarce [avec qui Py a travaillé plusieurs années] que Corneille, et Hugo semble interdit. Peut-être pourrai-je réparer cette injustice.

Le Monde, vendredi 4 mai 2007 : entretien - Le nouveau directeur de l'Odéon présente la saison 2007-2008


*****

PORTRAIT d'Olivier Py

des Suppliantes d'Eschyle à La Vraie fiancée et aux Enfants de Saturne un chemin...



Le théâtre change-t-il l'homme ?


La place du poème et de la parole dans la cité

Entretien d' Olivier Py avec les étudiants de la Sorbonne, mercredi 17 février 2010


Le théâtre ou " la parole retrouvée"

"Le théâtre, une parole en présence replacée dans une géométrie de la ré-appropriation de l'être-là. Le théâtre, bien sûr, sert à voir le monde. Quand on sort d'une salle de théâtre, on a rééduqué son rapport au réel, on a acquis des outils émotionnels pour réinterpréter le réel."


"Le théâtre qui a un message, je m'en méfierai toujours"

"On n'a pas à demander au théâtre de viser autre chose que lui-même"

"Pour être efficace, le théâtre doit être en exil du monde politique"

"La parole qui sauve ne sauvera pas quand elle sera déléguée à des technologues"

"Le théâtre est de l'ordre de l'anthropogène. C'est la mise en relation, en présence avec le phénomène de la parole et faire que par la parole toute réalité fasse signe".

www.tempoemythe.blogspot.com
www.tempoestyle.com



PORTRAIT : Olivier Py, des Suppliantes d'Eschyle à La Vraie fiancée et aux Enfants de Saturne un chemin...




à suivre...


*****


"Nous devons notre salut à la force des mots", Les Suppliantes


Odéon, Théâtre de l'Europe « hors les murs »

jeudi 6 avril à 12 heures, Théâtre de l'EABJM : 2des et 1ères (durée : une petite heure)


L'autre, un sujet en question : l'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir

avec "la mesure en héritage"



Dialectique ou polémique ?


Argumenter, c'est donner ses raisons


Ecouter : c'est prendre en compte la parole de l'autre

Disserter : c'est écouter des points de vue différents et mettre en jeu ses connaissances littéraires pour servir différentes thèses, avec la perspective d'une synthèse délibérative.


"Il faut que vienne à moi une pensée qui sauve", Les Suppliantes


Quel est le symbole de l'olivier ?

www.tempoemythe.blogspot.com



Débat : une identité se construit-elle forcément sur le mode de la conflictualité ?

tempoedialectique.blogspot.com



Quelle(s) réussite(s) pour demain ?

www.tempoeroman.blogspot.com

le making of du roman collectif "générationnel" de la 2de 4



*****

Une présentation de :

La Vraie fiancée, Olivier Py (Théâtre de L'Odéon) et rencontre avec Olivier Py

Vendredi 11 juin (2de 4) - Ateliers Berthier 17ème


prochainement en ligne...

*****

A suivre...

"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible", Paul Klee

ENQUETE : Qui est Arnaud Denis ?

Bibliographie : option Terminale 2011

Extraits de carnets de bord et de dossiers sur les spectacles des élèves de l'option théâtre de 1ère 2010

Comptes-rendus de rencontres : Arnaud Denis et les lycéens de l'EABJM, Olivier Py et les étudiants de La Sorbonne, Ibsen et la psychanalyse, Le costume dans les mises en scènes de Stéphane Braunschweig (Théâtre de La Colline), Le "nouveau terrorisme" (IMA) : Wajdi Mouawad et Stanislas Nordey (autour des Justes de Camus et de Ciels de Wajdi Mouawad)...


mercredi 24 mars 2010

L'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir : « la mesure en héritage »







Les Suppliantes, tragédie grecque d'après Eschyle

Texte français, adaptation et mise en scène d'Olivier Py, Directeur de L'Odéon-Théâtre de l'Europe



Odéon, Théâtre de l'Europe « hors les murs »

jeudi 6 avril à 12 heures, Théâtre de l'EABJM : 2des et 1ères (durée : une petite heure)


D'Eschyle, Olivier Py a mis en scène l'Orestie, en 2008, Les Sept contre Thèbes, en 2009 et en 2010, Les Suppliantes


Olivier Py a souhaité projeter l’Odéon «hors les murs», à la rencontre de ceux et celles qui deviendront peut-être publics des théâtres. Au cours de la saison passée, deux comédiens ont donc sillonné l’Île-de-France pour interpréter dans les lycées, les centres sociaux, les comités d’entreprise, une version brève et intense des Sept contre Thèbes d’Eschyle.


Cette première expérience s’est avérée si forte qu’Olivier Py souhaite poser dès 2010, toujours avec Eschyle, un nouveau jalon de ce «théâtre d’intervention», en donnant des Suppliantes une version concentrée, d’une heure environ, pour trois comédiens. La tragédie des Suppliantes est une forme théâtrale d’une telle simplicité qu’elle a longtemps passé pour l’oeuvre la plus ancienne que nous ayons conservée du premier des grands Tragiques.


L’intrigue est d’un dépouillement tel qu’elle en devient presque archétypique. Un choeur de femmes, fuyant des noces auxquelles on veut les contraindre, vient demander asile et protection en terre d’Argos ; le roi du pays, après avoir hésité entre deux droits et deux intérêts – ceux de son peuple, ceux des suppliantes –, décide de leur accorder son soutien et se prépare à une guerre dès lors inévitable. La situation, sans autre ressort dramatique que les affres des malheureuses, suffit à évoquer des questions aussi essentielles que la violence faite aux femmes, l’exil et le malheur des réfugiés, l’accueil de l’étranger et l’hospitalité comme devoir.



Les Danaïdes, John William Waterhouse (1903)


*****


L'accueil de l'étranger et l'hospitalité comme devoir : « la mesure en héritage »


Une tragédie contemporaine : Daniel Loayza

Daniel LOAYZA est normalien et agrégé de Lettres, conseiller dramaturgique de l'Odéon. Il a notamment traduit l'Orestie d'Eschyle, pour la collection Garnier-Flammarion.

Le théâtre ici assume la simplicité grave des statues. Un groupe de femmes entre en scène pour ne plus en sortir. Elles viennes d'au-delà des mers. Elles fuient la terre où elles sont nées, car leurs cousins, qui les poursuivent, veulent les épouser de force. Sous la conduite de leur père, les voici donc sur le sol grec pour demander asile au roi d'Argos. Consentir à cette demande, c'est risquer une guerre ; la repousser, c'est outrager le droit divin des faibles et des suppliants. Et d'ailleurs, que vaudrait ici une décision royale dont le peuple ne se porterait pas garant ? Démocratie et droit des gens, respect des femmes et de l'étranger, violence, justice, hospitalité -- de toutes les pièces d'Eschyle, aucune ne trace en si peu de gestes une intrigue d'apparence aussi claire, où tant de fils tendus se nouent et vibrent encore. Les ressources d'art convoquées par Eschyle sont elles aussi d'une sobriété presque hiératique. Le choeur des Danaïdes constitue le véritable protagoniste. Leurs angoisses, leurs épreuves, leurs supplications suffisent au mouvement dramatique. Le décor n'est pas moins dépouillé. Les Suppliantes est une tragédie sans autre espace scénique que l'orchestra, l'aire circulaire où le choeur déployait ses danses. [...]

Du désordre qui règne encore, les filles de Danaos, sont d'abord les victimes, elles à qui les fils d'Egyptos veulent s'imposer par la violence. Dès la deuxième pièce (perdue) de la trilogie, il s'avérait que les Danaïdes prolongeaient ce désordre à leur tour, en faisant couler le sang de leurs cousins -- mais ceci est une autre histoire. Comment s'achevait-elle selon Eschyle ? Zeus, recours de l'étranger, est aussi protecteur avec son épouse Héra des liens du mariage. Dans la troisième et dernière tragédie, les meurtrières étaient donc condamnées à subir le joug nuptial, et le temps qui s'inaugure alors, temps de l'union et du consentement à la loi commune des mortels, ouvre désormais la voie au nôtre : l'ère de l'excès se referme, et le mythe, en prenant congé, nous laisse la mesure en héritage.


*****



Les Suppliantes d'Eschyle



Traduction et notice de Paul Mazon :


"La date des Suppliantes est inconnue. Il semble bien pourtant qu'elles soient la plus ancienne des pièces d'Eschyle. Elles apparaissent en effet comme le seul exemplaire qui nous reste d'une forme vite disparue de la tragédie, où le véritable protagoniste était le choeur."


Une tragédie du poète grec Eschyle, écrite entre le désastre infligé par Cléomène à Argos en 493 avant JC et la victoire de Marathon ?


N.B. De Pierre Vidal-Naquet (folio classique)


"Mais la publication, en 1952, d'un fragment sur papyrus de la didascalie (date et circonstances de la représentation) de la tétralogie dont font partie Les Suppliantes nous a appris qu'elle a été représentée sous l'archontat d'Archédémidès, c'est-à-dire en 464-463."


Dans Les Suppliantes, le choeur est le personnage principal : il est formé des Danaïdes (nymphes hydrophores ou guerrières intrépides selon les représentations de ces héroïnes légendaires qui font alternativement figures d'amazones farouches ou de « colombes timides poursuivies par un épervier cruel » => cf. www.tempoe mythe : la réversibilité des symboles)


Dans la mythologie grecque, les Danaïdes sont les 50 filles du roi Danaos. Elles accompagnent leur père Argos quand il fuit ses neveux, les 50 fils de son frère Agyptos. Elles sont condamnées aux Enfers à remplir sans fin un tonneau sans fond parce qu'elles ont tué ces derniers le soir de leurs noces.



Auguste Rodin, La Danaïde, sculpture en marbre (1890)