Les Grandes Personnes, Marie Ndiaye au Théâtre de La Colline

Photo © Élisabeth Carecchio

Options Théâtre 1ères et Terminales : mardi 29 mars à 19h30

Les Grandes Personnes, Marie Ndiaye

Editions Gallimard (le 17 février 2011)

Création au Théâtre de La Colline

Mise en scène de Christophe Perton

Options 1ères et Terminales : mardi 29 mars à 20h30 (durée : 1h30)


La Colline - théâtre national
15 rue Malte-Brun, Paris 20
métro Gambetta


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Éva et Rudi, en deuil de leur fille disparue il y a dix-sept ans, évoquent avec
Georges et Isabelle, leurs amis d’enfance, la présence de la jeune fille,
dont le fantôme s’est logé sous l’escalier, et le retour de leur fils adoptif
disparu à la même époque. Leurs amis, eux, sont fiers de leur fils,
le “maître d’école” qui fait la joie de leur vieillesse et vient chaque soir
leur rendre visite. Des fautes cependant semblent alourdir son âme.
Ailleurs, dans la petite ville tranquille et paisible, une femme étrangère
dérange la réunion des parents d’élèves, prétendant que le “maître d’école”
aurait violé son enfant. Impuissante face au mur solidaire des parents, elle
s’obstine à faire entendre la voix de sa terreur.

“Nous n’étions coupables de rien. Ou bien si peut-être ?”

Éva et Rudi, en deuil de leur fille disparue il y a dix-sept ans, évoquent avec Georges et Isabelle, leurs amis d’enfance, la présence de la jeune fille, dont le fantôme s’est logé sous l’escalier, et le retour de leur fils adoptif disparu à la même époque. Leurs amis, eux, sont fiers de leur fils, le “maître d’école” qui fait la joie de leur vieillesse et vient chaque soir leur rendre visite. Des fautes cependant semblent alourdir son âme. Ailleurs, dans la petite ville tranquille et paisible, une femme étrangère dérange la réunion des parents d’élèves, prétendant que le “maître d’école” aurait violé son enfant. Impuissante face au mur solidaire des parents, elle s’obstine à faire entendre la voix de sa terreur. Après Hilda qu’il met en scène au Rond-Point en 2005 et la mise en scène avec des acteurs américains de Nothing Human (Rien d’Humain) au New York Theatre Workshop (2010), Christophe Perton poursuit son chemin avec Marie NDiaye.La mort, la famille, les fantômes, l’héritage, la culture et l’humiliation : autant de thèmes jetés en vrac dans leurs discussions comme des mots paysages et dont l’auteur s’est emparée pour faire jaillir une nouvelle œuvre ciselée et tranchante. Comme dans ses romans, elle scrute, au cœur même du réel et sa trivialité, ce qui en révèle la profonde étrangeté, l’énigme ou le malaise.




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Le Théâtre de La Colline




“Au-dessus autour de nous la glace.
À côté de moi la femme que j’aime.
Je ne sais pas qui elle est, mais elle
est nue et moi de même.”

À Bulbus, au pied de la montagne, la vie suit son cours. Ici il y a l’hiver, mais la maladie est un mot inconnu et le médecin un être de légende. Les gens de Bulbus paraissent simples ; le soir, sur la piste de curling, ils parlent de leurs affaires, du temps, des poules, rarement d’eux-mêmes. Manuel et Amalthéa s’y croisent pour la première fois, jeunes gens marqués au dos par la foudre et qui semblent saisis d’un amour gémellaire. Pour eux, à Bulbus il fait froid, très froid. Comme pris dans la glace, le temps paraît figé. Village fantôme d’un passé qui ne peut ou ne veut pas passer, Bulbus incarne le symptôme d’une pathologie oublieuse, mise en scène sous la forme d’un conte mêlant la trivialité du réel au mystère. Pour Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma, ce conte a la grâce inquiétante des paysages nordiques, mais aussi la noirceur d’une trame policière. Dans un monde d’apparence simple, il laisse affleurer le poids de la mémoire gelée, qui empêche une génération de succéder à l’autre, et la piège dans son désir d’oubli. Bulbus somnole, mais laisse percer sous la glace une pulsation de vie. Anja Hilling écrit comme on parle, son théâtre, narratif autant que suggestif, est doué d’une vive invention ; théâtre d’épidermes écorchés et d’émotions brutes, il est aussi d’une profonde poésie.