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Rappel de la programmation 2010 - 2011 au Théâtre de l'Odéon

Options 1ères et Terminales


La Cerisaie, Anton Tchekhov : mercredi 29 septembre – 20 h – Théâtre de l'Odéon


Hamlet, Shakespeare : mercredi 13 octobre – 20 h – Ateliers Berthier


Le Petit Chaperon rouge, Joël Pommerat : mardi 30 novembre – 20 h – Ateliers Berthier


Dämonen, Lars Norén : mardi 7 décembre - 20 h – Théâtre de l'Odéon


Pinocchio, Joël Pommerat : mercredi 15 décembre – 20 h - Ateliers Berthier


Le Vrai sang, Valère Novarina : jeudi 6 janvier – 20h - Théâtre de l'Odéon (Option Terminale)


Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux : mercredi 12 janvier - 20h - Théâtre de l'Odéon (Option 1ère)


La Fin . Scénarios, Krysztof Warlikowski : mercredi 9 février - 20h - Théâtre de l'Odéon


Noli me tangere, Jean-François Sivadier : mercredi 4 mai – 20 h - Ateliers Berthier

Dämonen, Lars Norén : mardi 7 décembre - 20 h – Théâtre de l'Odéon (VIème)


Sébastien Dupouey (Vidéo) , Nils Ostendorf (Musique) , Erich Schneider (Lumières) , Bernd Stegemann (Dramaturgie) , Nina Wetzel (Scénographe) Nina Wetzel (Costumes)


durée : 2h25

de Lars Norén
mise en scène Thomas Ostermeier

en allemand surtitré

Théâtre de l'Odéon


dramaturgie : Bernd Stegemann
scénographie et costumes : Nina Wetzel
lumière : Erich Schneider
musique : Nils Ostendorf
vidéo : Sebastien Dupouey

avec Lars Eidinger, Brigitte Hobmeier, Eva Meckbach, Tilman Strauß.
Suite à un empêchement, Brigitte Hobmeier sera remplacée pour deux dates le jeudi 9 et vendredi 10 décembre par Cathlen Gawlich. Brigitte Hobmeier assurera les autres représentations, soit vendredi 3, samedi 4, dimanche 5, mardi 7, mercredi 8 et samedi 11 décembre.


spectacle créé le 2 mars 2010 à la Schaubühne de Berlin


"Je suis si heureuse... Laisse-moi pleurer", Lars Noren

Frank, 38 ans, et Katarina, 36 ans, s’aiment et ne peuvent plus se supporter. «Ou je te tue ou tu me tues, ou on se sépare ou on continue comme ça. Choisis !» Comme des sismographes émotionnels, leurs corps tremblent dès qu’ils s’effleurent, se heurtent aux murs et aux meubles, prêts à laisser surgir la violence ou le désir, parfois les deux. Ce soir-là, alors que Frank rentre enfin, Katarina prend une douche. En tendant la main pour attraper son peignoir, elle fait tomber un verre, puis la tablette sous le miroir. La salle de bain est aussitôt jonchée d’éclats coupants. Trois ans plus tôt, elle avait déjà cassé la plaque de verre au-dessus du bac à légumes dans le frigo. Frank, qui remet cette vieille histoire sur le tapis, a «peut-être oublié, mais pas pardonné». Dans un sac en plastique qu’il a déposé dans l’entrée, une urne contient les cendres de sa mère… Comment occuper cette soirée qui ne fait que commencer ?
En invitant les voisins du dessous – Jenna, qui a l’âge de Katarina, et Tomas, qui a un an de moins que Frank – pour en faire les spectateurs, les complices, les victimes horrifiées ou consentantes, d’un règlement de comptes sans fin, sans espoir, toujours plus incohérent et à l’humour toujours plus noir à mesure que l’alcool imprègne les esprits… Jenna, la mère si prudente qu’elle laisse le téléphone décroché auprès de son fils qui dort quelques étages plus bas, ne peut encore se douter – pas plus que les spectateurs – à quels extrêmes cette dérive d’un soir va tous les conduire : à mesure que s’affolent les jeux cruels de la séduction tandis qu’états de conscience et d’inconscience achèvent de se confondre, on sent que la démence se met à poindre sous l’ivresse, mais qu’elle révèle peut-être, par-delà toutes les transgressions, une confondante sincérité.
Avec ce nouvel huis-clos nordique, digne successeur du John Gabriel Borkman qu’il fit applaudir à l’Odéon en avril 2009, Thomas Ostermeier poursuit son implacable exploration des malaises du couple. L’action, située dans «un appartement en ville» scrupuleusement restitué par le directeur artistique de la Schaubühne, se déroule au début des années 80. Ostermeier lui a donné quelques touches plus contemporaines en s’appuyant sur le jeu moderne, très «berlinois», de ses interprètes. Un remarquable quatuor de comédiens, unanimement salué par la presse allemande, se partage l’affiche de ce saisissant jeu de massacre vaudevillesque, sorte de remake extrême de Qui a peur de Virginia Woolf ? (certains clins d’oeil sont trop explicites pour laisser place au doute) au pays de Strindberg et de Bergman, composé par Lars Norén en 1983.

à lire Démons de Lars Norén, texte français de Louis-Charles Sirjacq en collaboration avec Per Nygren, L’Arche, 1994
production Schaubühne de Berlin

http://www.theatre-contemporain.net/


Frank, 38 ans, et Katarina, 36 ans, s’aiment et ne peuvent plus se supporter. «Ou je te tue ou tu me tues, ou on se sépare ou on continue comme ça. Choisis !» Comme des sismographes émotionnels, leurs corps tremblent dès qu’ils s’effleurent, se heurtent aux murs et aux meubles, prêts à laisser surgir la violence ou le désir, parfois les deux. Ce soir-là, alors que Frank rentre enfin, Katarina prend une douche. En tendant la main pour attraper son peignoir, elle fait tomber un verre, puis la tablette sous le miroir. La salle de bain est aussitôt jonchée d’éclats coupants. Trois ans plus tôt, elle avait déjà cassé la plaque de verre au-dessus du bac à légumes dans le frigo. Frank, qui remet cette vieille histoire sur le tapis, a «peut-être oublié, mais pas pardonné». Dans un sac en plastique qu’il a déposé dans l’entrée, une urne contient les cendres de sa mère… Comment occuper cette soirée qui ne fait que commencer ?
En invitant les voisins du dessous – Jenna, qui a l’âge de Katarina, et Tomas, qui a un an de moins que Frank – pour en faire les spectateurs, les complices, les victimes horrifiées ou consentantes, d’un règlement de comptes sans fin, sans espoir, toujours plus incohérent et à l’humour toujours plus noir à mesure que l’alcool imprègne les esprits… Jenna, la mère si prudente qu’elle laisse le téléphone décroché auprès de son fils qui dort quelques étages plus bas, ne peut encore se douter – pas plus que les spectateurs – à quels extrêmes cette dérive d’un soir va tous les conduire : à mesure que s’affolent les jeux cruels de la séduction tandis qu’états de conscience et d’inconscience achèvent de se confondre, on sent que la démence se met à poindre sous l’ivresse, mais qu’elle révèle peut-être, par-delà toutes les transgressions, une confondante sincérité.